Passer à la télé c’est bien. S’y construire son petit brin de notoriété, voire un peu plus, c’est mieux. On ne sait jamais...
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- DVSM, 16 mars 2023.
- MAJ, 17 mars 2023. Sans revenir sur ce qui est dit dans ce billet, le fait que Ludovic, l'éboueur qui s'exprime à la télévision, soit menacé, agressé, est honteux, et même franchement dégueulasse. Ce genre de réaction ne peut provenir que d'individus qui, peut-être sans en être conscients, font preuve d'attitudes fascistes. La question est également posée pour le monde des médias, qui aurait peut-être dû l'inciter à une certaine prudence, ne serait-ce qu'en ce qui concerne son apparence colorée. Si lui ne soupçonnait pas les éventuelles conséquences possibles de cette apparition, des professionnels de l'AV auraient sans le moindre doute pu en anticiper l'éventualité. YD
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Au départ, chacun n’est que l’intervenant anonyme venu témoigner, expliquer, dénoncer. Mais en apparaissant sur les écrans, des milliers d'écrans, tout change. Entre la phase Covid et la préparation de la réforme des retraites, les occasions de se montrer aux heures de grande écoute ont explosé (la notion des heures dites de grande écoute étant elle-même transfigurée notamment par la présence des chaînes d’info en continu). Comme pour de nombreux sujets caractérisant la vie quotidienne devenue transmédiatique par le mélange des médias et des réseaux sociaux, certains intervenants ont à l'évidence compris l'importance d'adopter une tenue, ou au moins un signe de reconnaissance, bref un look pour qu'ils soient identifiés du premier regard, à l'écran et ailleurs. Cette transposition de ce qu'au music-hall, on appelle "costume de scène" n'est pas très éloignée de recettes élémentaires de marketing. Personne n'a besoin de déchiffrer la marque d'un Cola rougeoyant qui pétille, d'une vache qui pouffe ou d'une paire de baskets ornée d'un genre de virgule déjà vue quelque part. A ceci près que dans le contexte d'une actualité appelée à surgir à tout instant sous forme de moments forts, les codes et le solfège du marketing et de la communication n'existent plus. Seule, l'improvisation plus ou moins voyante suffit.
Quitte à laisser apparaître quelques cacophonies colorées. L'exemple d'un pertinent chroniqueur bien connu sagement armé en toutes saisons avec une certaine élégance de son cache-col rouge est largement dépassé. Comme pour de nombreuses façons d'être qui peuvent paraître inédites, il ne faut commettre aucune erreur. La méthode n'est pas nouvelle. L'art de savoir se faire voir est éternel. Sans couleurs cathodiques, mais avec ses inoubliables moustaches, le peintre Salvador Dali n'avait rien à envier à un Serge Gainsbourg spectaculairement mal rasé. Dans le brouhaha des revendications concernant la réforme des retraites, un de ces "costumes de scène" n'a échappé à aucun regard. Le syndicaliste vit-il nuit et jour avec sa casquette.? Mais à l'écran, on sait que c'est lui... Sur un parcours entre Bastille et Nation aussi. C'est au moins un indice concrétisant son existence entre le dernier coup de Martinez et le bâton de Berger, autre pèlerin de la contestation.
Roman d'un éboueur...? Et voilà, dans un petit matin serein, qu'une vision hyper colorée crève l'OLED. Il est sympathique, son discours n'a rien d'excessif. Rien à voir avec des comportement nupés ni à faire. Si tout le monde l'écoute, compatissant, quel éditeur n'imagine-t-il pas, dans l'instant, la couverture d'un ouvrage orné de ce portrait vivant en une belle "quadri qui pète".? Et invitant le chaland passant devant une tête de gondole dans une FNAC, un hyper ou un Espace Culturel Leclerc, à découvrir le palpitant récit de cette vie d'agent de la salubrité publique.? Pas d'inquiétude si le héros n'a pas la toute la dextérité de plume que suppose la rédaction d'un ouvrage de ce genre bien ficelé. L'édition ne manque pas de ces "nègres" (ceux qui écrivent pour les autres, rien à voir avec Banania) capables de réécrire vite et bien ("rewritter" en langage pro) les trames d'un récit apte à devenir cadeau pour le ventes de Noël. Seuls détails, et ils sont d'importance. D'abord, l'édition doit savoir aller vite, les notoriétés visuelles pouvant vite s'émousser. Ensuite, ne pas manquer de solliciter l'auteur présumé pour l'avant et l'après-vente. Enfin, il faut s'assurer qu'avant de se contenter d'une tenue banale et anonyme, le candidat à une apparition ultra colorée sait, après avoir été bien prévenu, qu'il s'expose à toutes les conséquences d'une célébrité soudaine, "réseau socialisée", jamais exempte de facettes très désagréables. Mais comment résister à cette tentation du vu et donc du -un peu- connu...?
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