Parce que la toile permet de diffuser tout, partout, presque sans retenue, elle est devenue la fissure qui laisse se propager le bon et surtout le mal. Les torts et les fautes, de ce fait, impliquent aussi un "débordement" des responsabilités.
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- DVSM, 23 février 2023. Dans un édito particulièrement pertinent, David Barroux (Les Echos) soulève l'immense sujet de réflexion que les usages du numérique ont fait naître. A la différence du courrier (pareil pour ce qui s'échange par téléphone), par définition confidentiel et dont toute divulgation est immédiatement et légalement répréhensible, le moindre message mis quelque part sur le Net devient une exclamation audible par tous ou presque. Des fausses nouvelles (fake news) aux contenus subversifs, il sourd une possibilité, largement vécue, de voir se concrétiser des conséquences intolérables. La faute à qui...? Sous enveloppe, un courrier contenant un appel au meurtre restait dans la confidentialité. Fallait-il que le facteur ayant mis le pli dans une boîte aux lettres soit incriminé...? Assurément non, puisque ne connaissant pas le contenu. Mais si ce courrier était une carte postale, dont l'écrit est également de l'ordre du courrier confidentiel, mais bien visible...? Et d'un ouvrage ou d'une publication véhiculant une haine raciste, l'imprimeur est-il déjà un peu coupable s'il ne manifeste aucune réprobation...? Le conducteur offset, en plus de surveiller le calage parfait de l'œil de perdrix d'une quadri, doit-il lire en diagonale un texte sur des contenus défilant à 4000 feuilles à l'heure...? Les réseaux qui alimentent la "toile" se retrouvent face à un sacré problème, à la fois identique et fort différent. Ils ne sont plus tout à fait un maillon neutre. Ils ressemblent plus à des panneaux d'affichages soumis à une observation attentive, afin d'y détecter tout débordement. Mais qu'est-ce que peut être un débordement...? Imaginons un avis bien senti émis par un farouche et sincère adversaire du nucléaire, ou l'équivalent opposé. Dans quelle direction le débordement déborde-t-il...?
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Après avoir fait le tour, interminable, des occurrences susceptibles d'entrer dans le cadre de ce qui échappe à un contrôle et entraîne des comportements ou des actes indésirables (de l'insulte à l'attentat en passant par l'accusation sans preuve) surgit l'entrée dans le concret. Comme un contrôle permanent d'internautes aussi nombreux que les habitants de la planète est techniquement impossible.; comme ce même contrôle pourrait en outre tomber aux mains de régimes totalitaires ou de voyous.; comme toutes les autres facettes de ce sujet finissent de la sorte par se retourner vers l'inverse de ce qu'elles pourraient apporter, le contrôle en amont, qui pour les opérateurs gérant réseaux, plateformes et autres contenus, pourrait se traduire par un "responsable + coupable" qu'évoque notre confrère du quotidien économique, le souci, bien identifié, reste intact. Toutefois, deux dimensions peuvent être ajoutées pour mieux cerner cette équation des responsabilités. L'une est celle d'une internationalisation des irrégularités et de leurs sanctions (pas commode). L'autre revient à appliquer des quantités d'articles de lois et de jurisprudences d'ores et déjà largement adaptables à bien des circonstances. Qui dit mieux...?
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