COMMERCE, simple mauvaise passe, ou retournement de situation durable...? Rien ne va plus...

3 Mars 2023

Il y a bien longtemps, un dicton disait "quand le bâtiment va, tout va". Le commerce pourrait bien avoir repris à son compte ce rôle de témoin des bons et des désormais moins bons moments.

---DVSM---

- DVSM, 3 mars 2023. Il fallait s'attendre au coup de tabac essuyé par de nombreuses enseignes. Kookai, Go-Sport, Camaieu, San Marina, Zalando... On se croirait en pleine application de la loi des séries. Pire, les univers touchés ne se ressemblent pas. Pour l'heure, le vêtement est celui qui se prend des vestes. Mais les nuages sombres ne se sont pas accumulés sur ce seul secteur. Une réalité qui prend toute sa dimension en prenant de la hauteur, pour mieux voir au-delà de nos frontières, et de recul, pour ne pas se concentrer sur le seul moment présent et même les effets encore sensibles de la pandémie. Il y a plusieurs années déjà, DVSM relatait les graves turbulences subies par le commerce outre-Atlantique. Des enseignes légendaires y ont connu des heures noires, des centres commerciaux ont été fermés. En Europe, tout n'est pas si serein non plus. En Belgique, simple exemple, les difficiles opérations de reprise de points de vente Carrefour Market (notamment sous l'enseigne Intermarché) donnent le ton. Etc.

Mais de ces récents faits d'actualité, il faut aussi retenir l'effet loupe du traitement médiatique. Lequel ne peut occulter une réalité encore plus évidente. Ce sont des entreprises dont les fondements étaient devenus fragiles qui ont du mal à passer un cap très délicat. Comme dans ces tempêtes, où les bâtiments qui ne sont plus assez solides peuvent aller jusqu'au naufrage. En revanche, dans des marchés qui n'ont aucun risque de disparaître (le vêtement et le chaussant en font partie, l'homme n'ayant pas opté pour la nudité), et pour l'heure, nombreux sont quand même ceux qui parviennent à traverser l'ouragan. Reste donc les échafaudages mal assurés. Au moins un alimente sous diverses facettes l'épisode présent, sous la houlette d'un ensemble ayant opté pour le développement par endettement. Ce qui n'est en rien une faute de management (ce qui ne signifie pas qu'il puisse y avoir des erreurs de cap ou pire), mais une option seulement adaptée aux périodes de saines et vigoureuses croissances. De là, et par des observateurs un peu moins proches des sujets traités, surgissent des mélanges aussi onctueux qu'improbables. Comme ce méli-mélo entre grand commerce et commerce de centre ville. Ne confondons cependant pas certains effets dominos avec une conjoncture par ailleurs pas commode.Y.D.