Tout allait bien, si bien, que certains ont cru que cela durerait toujours. Et se sont engagés dans des voies ne permettant pas de combattre les revers de conjoncture. Puis, le nuages se sont amoncelés...
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- DVSM, 15 janvier 2015. - L'édito d'Yves Dupré - Les jours meilleurs seront désormais pour plus tard. Bien plus tard. Pour l'heure, le compliqué est devenu le quotidien. La faute, dit-on, à ceux qui n'ont pas pu, su ou voulu réformer. Certes, mais avant eux, d'autres n'avaient-ils pas cédé à des facilités excessives.? L'Hexagone se retrouve dans une situation qui rappelle celle d'un ménage qui aurait durant des années bénéficié de salaires somptueux. De ces cadres dynamiques ou autres professionnels dont les conditions les autorisaient à s'offrir une très belle résidence principale, de somptueuses automobiles, un petit chalet dans une station de montagne, une villa en bord de mer. Jusqu'au jour où le vent a tourné, et que se retrouvant dans une situation plus contrainte, les engagements d'hier ne pouvaient plus être tenus. Ah.! Si l'on avait su... ou su prévoir... Cette "poire pour la soif", le "au cas où", la sage précaution, oublié, tout ça... Dans l'euphorie d'une période soutenue par une solide croissance, une progression sans fin de la démographie et une déferlante inédite de biens durables, les promesses furent tenues sans se préoccuper de ce qui pourrait advenir si le vent un jour se retournait. Insouciance des uns, mais péché d'inculture de certains dirigeants n'ayant pas pris le soin d'observer que toutes les crises économiques graves (dont celle 1929 aux US) surgissent après des phases explosivement optimistes. Certains cadeaux étaient peut-être empoisonnés. La retraite à 60 ans, la cinquième semaine de congés payés, les 35 heures... Si tant de ces largesses n'avaient pas été concrétisées, il y aurait à présent aucune réforme nécessaire pour un délicat et très inconfortable retour. Les nuages...? On ne les a pas trop pris au sérieux lorsque les subprimes ont retenti comme une premier coup de tonnerre dans un ciel encore radieux. Pendant ce temps, nos chers (en termes de coûts) responsables se sont profondément et coupablement endormis sur un détail qui aurait dû mettre tout le monde en mode "emergency". Dès 1976, -oui, il y aura bientôt 50 ans- la natalité a commencé à toussoter. Comme toujours dans un pays qui ne cesse de s'auto-célébrer, de s'auto-féliciter et de s'auto-rassurer, les commentaires faisant état d'une natalité encore "positive mais un peu moins" se sont installés dans le quotidien. Pendant qu'un certain Jacques Calvet*, ex-patron de PSA (aujourd'hui disparu) se félicitait vers les années 80 du quota maximum de 3% maintenu pour les importations d'automobiles japonaises, démontrant cette étrange vision à la française d'une industrie dont, hors automobile, on déplore aujourd'hui la disparition. Après les nuages d'altitudes, ce sont ceux bien plus proches qui ont envahi le ciel. L'imprévu et, certes, imprévisible, du Covid, puis celui de la guerre en Ukraine, beaucoup moins imprévisible. Et maintenant au contact sans pitié d'une démographie qui penche du mauvais côté. Et, sans doute pour ne pas dire qu'il n'aurait pas fait de réforme, l'homme qui conduit la nation cherche à rattraper le temps, au risque d'oublier les priorités de santé, de sécurité, de conditions de vie des ménages, dans une offensive musclée de l'inflation. Sans parler de nombreux français peut-être bientôt dans la rue. Nous en sommes là... Encore bravo...!
* Ancien chef de cabinet de Valéry Giscard d'Estaing, alors ministre des finances, et non, comme entre autres ses homologues d'outre-Rhin, un "homme" de l'automobile, qui en vit, en rêve et même au-delà.
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