L'ADSL a gagné une bataille, le satellite finira-t-il par gagner la guerre des transmissions...?

22 Janvier 2023

Lancé en France dans un climat quelque peu conflictuel, "l'ADSL", ou "broadband" en anglais, la connexion en haut débit paraissait encore bien compliquée à mettre en œuvre il y a presque deux décennies. Désormais omniprésente, voilà que le ciel pourrait à nouveau tout changer.

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- DVSM, 22 janvier 2023. Voilà comment, en une soirée, la guerre fut déclarée. Le 10 mars 2005, dans le cadre du Salon de la Réception Numérique, Patrick Le Lay (photo*), patron du bouquet TPS, annonce ce qui est considéré comme une réplique cinglante à la naissance de la TNT, quasi pavé dans la marre. Voici venir l'ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line, variante du DSL, du VDSL, VDSL2, etc.). C'est parti.! Techniquement, l'initiative fut hardie, avec en vue certainement quelques plâtres à essuyer. Mais psychologiquement, le geste était fort. Avec ses 14 chaînes (qui seront portées à 18 puis 24 plus tard), le numérique terrestre entrait en effet dans l’arène télévisuelle sous la forme d'une alternative aux bouquets satellitaires Canal SAT et TPS. Lesquels ont subi son lancement comme un coup dur, voire un coup de poignard. Une ouverture "tout public" à un choix de chaînes jamais vu en analogique, qui plus est placé sous le qualificatif "gratuit" (même si une bonne part de l'offre est alors constituée par des chaînes financées via la redevance) avait un profil révolutionnaire, pour des consommateurs habitués à peu. A quoi bon payer un abonnement si déjà, sans rien débourser, un large choix devient accessible...? TPS sera d'ailleurs la victime de cet épisode (et parallèlement, dans ce contexte, d'initiatives "hardies" de Canal sur les droits du football). Pourtant, l'avènement de la broadband ne se limitait pas à cette transition pour la célèbre et seule petite lucarne. De ce moment naissait en effet une ère nouvelle, celle des contenus multiples qu'il allait faudrait bientôt transmettre, aller et retour, pour le plus grand nombre. Évoquer maintenant ce qui se produisait ainsi il y a une vingtaine d’années n’est pas un hasard. Rappelons quand même que transporter sur les réseaux encore constitués de cette bonne vieille paire de fils de cuivre téléphoniques, même avec tous les équipements de l'infrastructure pour le haut débit, fut compliqué. Les utilisateurs s'en souviennent, quand la télé se figeait par laisser passer des mails, ou inversement. Les variantes plus charpentées ont corrigé presque toutes les difficultés, et la fibre optique peaufine encore le fonctionnement de ce que certains considéraient il y aura bientôt 20 ans comme presque impossible à réussir.

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Mais voilà que, depuis peu, le téléspectateur de chez nous (et pas seulement) voit sur son écran et entre deux spots louant les qualités de produits d'une certaine banalité, surgir de la "com" vantant la connexion par satellite. Directe. Tombés dans une lancinante coutume qui avait fait naître dans les esprits la conviction que certains progrès n’étaient jamais que pour d'autres et pour plus tard, beaucoup plus tard, ce quidam du Vieux Continent avait peut-être pensé que les "Elon Muskeries" et autres initiatives spatiales du même tonneau resteraient une fois encore, indissociables d'une sorte de science-fiction. Erreur. Les constellations de satellites, désormais sur orbites, et que l'on voit parfois tels de célestes tortillards, sillonner magiquement le ciel tard dans de déclinantes douceurs estivales, n'ont aucune raison d'attendre des décennies pour entrer en fonction. Par ailleurs, si certains imaginent que ces engins célestes n'ont été propulsés que pour alimenter de datas des zones plus ou moins déshéritées et des populations appelées à se développer, c'est oublier que le gros des recettes possibles se situe bien dans ce que l'on résume par "monde occidental", Amérique du Nord, Europe, Moyen Orient, Asie... Difficile de concrétiser ces connexions directes...? Probablement pas plus que d'assurer les premiers flots de la broadband.

* Cadre dirigeant du Groupe TF, Patrick Le Lay est décédé en 2020