AUTO, électricité, autonomie, 600 km est trop peu, mais à 1200 km, le moteur thermique a perdu.

9 Décembre 2022

Les critères techniques ont pour l'heure conduit l'industrie automobile dans une impasse, à cause d'un ravitaillement trop long et d'une distance franchissable trop courte. L'individu et sa possible journée devraient être seuls à la base de toute conception.

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- DVSM, 9 décembre 2022. L'automobile se trouve face à des choix qui ressemblent à ceux rencontrés jadis par la vidéo. Quel rapport avec la route.? Explications. Il y a bien longtemps, quand la compétition entre formats (les célèbres "standards") était à son sommet, des industriels européens eurent une idée qu'ils trouvaient merveilleuse consistant à créer un "standard" (V2000) basé sur des cassettes admettant 8 heures de stockage. Mauvais argument.! En effet, la cassette idéale était pour les utilisateurs celle dédiée à une seule œuvre (film, par exemple), contenu destiné à être vu le soir, "après le dîner", soit de deux à trois heures grand maximum. Ce furent bien "tailles" de loin les plus vendues. La raison : après ces deux ou trois heures, le soir, vient l'heure du "tout le monde au lit, on travaille demain.!". C'est à la machine de s'adapter à l'homme, non l'inverse.

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Pareil pour l'auto. De leur côté, en raison des limites techniques actuelles, les constructeurs tentent de faire le maximum possible techniquement, usant de solutions ou simples formules parfois tordues pour s'approcher du réel. L'utilisateur qui choisit un véhicule ne songe pour sa part qu'à ses trajets. Ceux du quotidien, mais aussi à celui, déterminant, qui sera potentiellement le plus long au cours de l'utilisation de l'auto, même seulement occasionnel. Pour travailler ou aller en vacances, peu importe. Les marques les plus en pointe annoncent comme des records des automobiles ayant une autonomie de 600.km. Ce qui reste bien trop court, d'autant plus que la durée de toute recharge, même partielle, grève lourdement la totalité du moindre temps de parcours. Si les seuls trajets dans l'Hexagone (le plus grand territoire d'Europe occidentale) viennent facilement à l'esprit, comme de Paris à Marseille, 812.km, de Paris à Val d'Isère, 699-km (peut-être avec chauffage, essuie-glaces et phares...), sachez que nos voisins, sur des territoires différents, ont des perspectives néanmoins comparables. 652 kilomètres séparent, par la route la plus rapide, Londres de Glasgow, 652 Hambourg de Munich, 606 Milan du Vatican, 997 Barcelone de Séville...

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Toutes ces liaisons sont toutefois moins à rapprocher des performances des batteries Li-Ion que de celles d'un individu au volant. À 100 km/h, 8 heures de route permettent de parcourir... 800.km, à 120.km/h, 960. D'où cet idéal et sans doute l'impératif d'une autonomie d'environ 1000.km (voire 1200, car il reste souvent un peu de distance locale à ajouter à chaque bout de tout trajet long) pour donner à l'automobile électrique la performance souhaitable pour se fondre dans les usages. Au-delà, arrive pour l'utilisateur le moment tout aussi impératif d'une phase prolongée de repos (une bonne nuit, par exemple), ce qui coïncidera à merveille au temps d'une recharge complète. Des trajets moins longs sont également dans la balance. Entre Nantes et la région Ile-de- France, environ 300 km, c'est l'idée d'un aller et retour dans la journée qui est à prendre en compte. N'évoquons même pas les transversales. Par exemple, les 756 bornes que l'on décompte entre Nantes et Grenoble donnent à réfléchir. En dessous de 1000, l'auto n'est pas dans le mille, mais si cette autonomie devient le "standard", le moteur thermique aura inéluctablement vécu. Nous persistons, la machine pour l'homme, et pas l'inverse.