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De l'auto à la photo en passant par l'électronique, faire contre infortune bon cœur est une attitude logique. Même si, d'une manière plus intime, des questions existentielles restent posées.

- DVSM, 19 novembre 2022. Début de soirée. Il neige sur la Porte de Brandebourg. Les berlinois affirment que leur ville vit chaque année au rythme de deux saisons, l'hiver et le 15 août. Bien avant cette bourraque neigeuse (vue en direct, le 19 novembre 22 à 17h50, sur une Webcam de Skyline Webcams), le show avait plongé dans le frisquet. Sans que cela puisse susciter le moindre étonnement, des événements d'automne oscillent entre deux formes d'analyses. D'une part, les organisateurs, après l'intermède douloureux du Covid, ne dissimulent pas leur satisfaction d'avoir pu réouvrir les portes des halls accueillant stands et visiteurs. Cependant, il n'est pas difficile de deviner la réalité concrète de certains bilans en trompe l'oeil. Car, alors que le virus contaminait à qui mieux-mieux, des pans entiers de certains marchés se sont émoussés ou désagrégés, pour des raisons n'ayant pas forcément un rapport direct avec la virologie. Et voilà que la capitale allemande nous offre soudain une information concernant l'IFA. "gfu" (groupement professionnel, et sorte de SIMAVELEC façon outre-Rhin) et Clarion Events viennent de conclure un accord avec Messe Berlin pour que l’IFA reste sur le parc d’exposition de Berlin. Ce qui nous permet de découvrir qu'avant cela, rien n'était garanti dans ce sens. Les trois parties sont parvenues à un accord selon lequel le salon qualifié de "plus important au monde pour l’électronique grand public et l’électroménager" restera pour au moins 10 ans au parc des expositions bien connu, au pied de la tour de la radio. L’événement sera désormais sous la responsabilité d’IFA Management GmbH, une nouvelle co-entreprise fondée par gfu Consumer & Home Electronics GmbH, et Clarion Events Ltd, l’un des principaux organisateurs d’événements indépendants au monde. Ce statut planétaire revendiqué par l'organisateur allemand l'est aussi par le cousin d'Amérique, CTA, qui met sur pied chaque année à Las Vegas le célèbre Consumer Electronics Show, lui aussi devenu très polyculture, "un salon de tout et donc de rien en particulier" commentait ironiquement un spécialiste aux avis tranchés.

En 2012, le salon de Paris flirtait encore avec un 1,5 million de visiteurs.

Et chacun de vivre ses petites ou grandes misères existentielles. A Paris, l'automobile pour son "Mondial" a perdu un million de visiteurs. Avec 397 812 entrées pour la récente édition 2022, il tombe à des années-lumière des scores de 1,2 à 1,4 millions d'individus qui furent enregistrées il y a quelques années. Et comme l'aurait dit un célèbre auteur aujourd'hui disparu, "Pas d'bol...!".  Non seulement le rythme bi-annuel de l'évènement lui avait imposé quatre ans d'absence, contre deux seulement à beaucoup d'autres rendez-vous. Mais un malheur n'arrivant jamais seul, certaines conditions très ponctuelles ont tout compliqué, permettant à l'organisateur d'estimer positivement le fait "d’avoir réussi à braver les grèves des transports et la pénurie de carburants." Il reste que l'automobile est pour le moins malmenée. Engagée sur la piste hautement incertaine de l'électricité, elle fait parallèlement face à une vague redoublée d'autophobie. Dans les conditions que chacun connaît, comment espérer le maintien d'un engouement qui ne s'était jamais démenti auparavant. Même si, déjà, le "Mondial" avait subi les premières salves d'une tendance des industriels à déserter, et concrètement à ne plus financer la participation à des salons trop onéreux. Dont celui-ci, mais aussi désormais Genève, qui avait vu surgir tant de nouveautés légendaires (dont la célèbre Jaguar Type-E en 1961) et va tenter un autre destin en s'évadant vers le Proche Orient. Les absences de grandes marques avaient été remarquée et déplorée dans ce domaine bien avant que le coronavivus ne vienne jouer les perturbateurs. 

Même la mondialement célèbre Photokina de Cologne a succombé à la déferlante numérique, non sans avoir tenté des parades sans lendemain. 

Alors que l'image nette est devenue l'image Net, côté photo, des réactions se font entendre. A la Villette (Paris) un plutôt petit salon a vu le jour il y a quelques semaines. Après les halls de ce que la capitale estime être un parc d'exposition (bien en deçà à tous points de vue de ce que proposent certaines villes européennes), une formule repensée est née. Avec 30.000 visiteurs (s'ils ont réellement bien été tous là...), peut-on parler de bon score ou de réussite.? Osons affirmer que "plutôt" oui. Certes, pour une agglomération de 12 millions d'âmes, c'est quasi microscopique, quand on songe à la quantité de quidams (et dames) qui font désormais quotidiennement des prises de vues. Ne sommes-nous pas au pays de Nicéphore Niepce...? Toutefois, comme déjà commenté sur ces pages, ce salon nouvelle formule s'inscrit dans la lignée de nombreux salons spécialisés et un peu confidentiels mais bien dynamiques, qui tournent désormais dans ces volumes moyens de fréquentation de 20-30.000 entrées (comme le High End de Munich, pour la hi-fi et le home-cinéma). Bien sûr, le smartphone est passé par là. Il faudrait l'intégrer à ce genre d'événements, en considérant davantage qu'il s'agit dans son concept d'un "salon de la prise de vue et de l'image". L'entre-soi parfois ressenti dans la photo a ses inconvénients. Chaque domaine a son vécu, ses turbulences, ces cicatrices. Dans la plupart des métiers, il y a eu une rupture majeure des activités. La photo en a subi deux. D'abord, le numérique qui a mis hors-jeu la chimie. Puis, les télécoms numérisées faisant basculer le monde. Désormais, il faut trouver ficelles et astuces pour que la photo fasse venir à elle les innombrables nouveaux adeptes (ou au moins une partie) que le smartphone a accaparés. Mais ils ne viendront pas d'eux-mêmes, pas spontanément. Ce téléphone intelligent (expression en elle-même tellement réductrice) est un instrument fantastiquement apte à générer une vive motivation chez un grand nombre de personnes vers la prise de vue, de la plus modeste à la plus "photo". Ce salon de La Villette a malgré tout eu pour le moment le privilège de passer "à travers les gouttes" d'une tendance des industriels (monde entier, tous secteurs confondus) à ne plus consacrer de gros budgets aux salons. Dans ce sens, dans la photo, l'immense dégringolade du marché aurait pu ou dû entraîner l'impossibilité d'organiser quoi que ce soit. Toutefois, il faudrait aussi tirer les oreilles (au sens figuré -et pas "défigurés", quoi que...) des, et en la circonstance, "de" l'organisateur. Voilà en effet un salon de la photo qui, dans ses pages presse, n'a même pas la classique galerie de... photos que presque aucun organisateur n'oublie. Il était une fois un cordonnier... C'est un outil quasi sans frais, sauf un peu d'huile de coude, avec des preneurs de vue sans le moindre doute disposés à clicher (à l'œil, éventuellement avec crédit photo), cela devrait moins manquer que pour le salon de la pantoufle ou de l'andouillette. Bon, on n'a rien sans rien. Vaste sujet. Il faudra en reparler...

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Tag(s) : #- A LA UNE, #- Expos et salons
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