Il n'aura fallu que quelques semaines pour que l'univers économique numérique passe du statut de secteur prometteur jusqu'à l'infini à celui plus préoccupant de domaine en quasi-déconfiture.
- DVSM, 15 novembre 2022. On ne parle presque plus que de ça. Depuis qu'Elon Musk est entré dans une épopée qui, dit-on, pourrait en arriver à ce que Twitter se place sous la protection du chapitre 11 (l'équivalence de notre "dépôt de bilan" -ou, véritable terminologie, déclaration de cessation des paiements-, ce qui n'est absolument pas la "faillite"), les annonces de positions pour le moins délicates se multiplient. Que se passe-t-il.? Un ouragan aurait-il fait s'effondrer des édifices jusqu'à ces derniers temps estimés indestructibles ? A l'énoncé des constats qui se succèdent, une réalité fait surface. Bien des situations précaires restaient pudiquement occultées. Et d'un coup, selon le principe de la pelote de laine, un brin tiré entraîne le déroulement de la pelote entière. Premier à avoir lancé avec succès des automobiles électriques, premier à avoir conçu et propulsé des fusées avec levier de marche arrière, premier à avoir osé lancer des satellites en grappes façon chasselas, Elon Musk aurait-il été le premier à tirer ce brin de laine et concrètement pousser d'un coup destructeur une pile des soucis en embuscade, histoire d'en stopper l'accumulation.? Il reste à comprendre pourquoi ces soucis s'accumulaient. Il est probable qu'il ne faille pas chercher très loin les causes d'un marasme naissant.
Saturation. Comme chacun le sait, en occident, tout individu est désormais numériquement équipé et est devenu utilisateur. Impossible d'en rajouter d'autres, tout le monde est servi. Donc l'extension du marché est dans l'impasse. Et en même temps, comme le dirait une personnalité dont le nom nous échappe, les sources (réseaux, plateformes, etc.) se multiplient. Donc, pour chacun, le nombre des connectés ou des connectables se divise. Ajoutons que, au-delà des commentaires pertinents (ou pas), certains espoirs se voient fraîchement "douchés" par d'insupportables mais réels manques d'intérêt. La 5G se demande à quoi elle sert (hormis décongestionner des 4G saturées), alors que le métavers file bon train vers un statut de machin-truc inutile. Avec ou sans Meta, les chirurgiens savent opérer, les discours de Marc-Antoine n'ont guère de prise sur les décisions de l'OPEP, et les anneaux de Saturne poursuivent leurs révolutions, observables avec un bon télescope d'amateur. Et maintenant.? Il est probable que le purge se prolonge jusqu'à ce que chacun réussisse à s'installer dans une stabilité qui, dans un futur plus lointain, restera fragile, jusqu'à ce que ce numérique se démode, détrôné par de nouvelles irruptions de techniques et des tendances inédites. En somme, la routine classique. Rien de plus.
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