En France plus que partout ailleurs, le recours à la taxation est historiquement passé de la stratégie constructive à l'addiction destructive. Avec de lourdes incidences sur le commerce, et la santé économique pour tous.
- DVSM, 28 novembre 2022. Panier percé, ce beau pays.! L'Hexagone traîne depuis longtemps un vieux défaut et, comme dans certaines affections mal soignées, le mal est devenue chronique. Pas une étude ne permet de lui donner en la matière le redoutable statut de leader. Et alors que l'inflation renforce des difficultés aux origines multiples, les excès confinent à l'insupportable. Rien de nouveau. Le Roi Soleil en avait lui-même laissé l'une des innombrables preuves de ce travers, aussi croustillante que révélatrice. Sans limite dans ses envies de guerroyer au-delà de l'entendement, il avait mis le pays dans un rouge plus vif que vif. Plus un Louis d'or, plus un sou, plus un copeck. Au point qu'il fallut fondre les couverts de Versailles pour payer la solde de nos valeureux soldats. La taxation n'a au fil du temps fait que se perfectionner et se conforter. Un verbe parfaitement adapté, car il apporte un confort facile à ceux qui ont pour mission de financer tout et le reste. Plus de ressources.? On en prélève de nouvelles. Non sans d'utiles ficelles de langage et une farandole de tours de passe-passe, voire, dans l'open bar de la phraséologie, quelques extrémités un peu "limite".
Attention, pas de confusion. Il n'est ici nullement question de contester l'utilité, et même l'indispensable nécessité, des prélèvements obligatoires. Cependant, prélever l'argent de tout le monde (les gens, les entreprises...) en impose une gestion soit à la fois minutieuse, judicieuse, et essentiellement constructive. Oserait-on dire "économe".? Les ficelles de langage ont émaillé l'itinéraire fiscal à la française depuis des décennies. On les retrouve dans ces formules si fréquemment utilisées qu'on n'y prête plus guère attention, depuis ce répétitif engagement "de ne pas créer d'impôts nouvaux", à celui "de ne pas augmenter les prélèvements", en passant par le soucis "de limiter les hausses tatati tatata...". Chaque parole "verbale" permettant de créer un sentiment favorable à la mise en pratique de toutes les autres, si besoin. Les justifications franchement foireuses se retrouvent ainsi bien souvent tout au long du vécu hexagonal. Comme cette institution d'une vignette automobile dans les années 50 (1956), pour venir en aide aux personnes âgées (que l'on appelait à cette époque et sans s'émouvoir "les vieux"). La dualité entre l'impôt foncier et la taxation du non-bâti est une facette tout aussi pittoresque de que tout locuteur pressé traduirait par "impôt sur tout et sur le reste". Notion que l'on perçoit dans sa plénitude grâce à l'impôt sur les successions, qui autorise l'enchaînement simple consistant à ce qu'un quidam soit prélevé sur ce qu'il perçoit pour son travail, puis sur ce qui reste "après impôts". Comment échapper à cette souricière pour l'argent honnêtement gagné.? Le célèbre Premier Ministre du "Général", Michel Debré, n'avait-il pas résumé en affirmant qu'un telle imposition, (tout comme celle sur la fortune) "faible, était inefficace, forte, une forme d'expropriation".? Décevant, ni les gueuletons dans les adresses étoilées ni les mises pleines d'espoir au black-jack, ponctionnés généreusement (alors que le fast-food qui rend obèse et diabétique n'est prélevé qu'à taux réduit) n'offrent une solution satisfaisante pour convertir le fruit du labeur en plaisirs sans taxe.
L'aspect non constructif, mais stupidement destructif de certains prélèvements a été et est encore bien tristement supporté. Il y a bien longtemps, dans les bureaux d'un ministère alors sis rue de Rivoli à Paris, fut concoctée la "super-vignette", une très lourde imposition pour les véhicules de plus de 16 chevaux fiscaux de l'époque). Résultat : alors que des industriels européens (allemands, italiens, britanniques...) ont développé des familles de véhicules de haut de gammes très profitables, l'industrie française s'est vue cantonnée dans le "peu taxé", mais aussi le plus bataillé, et donc le moins rentable. Allant jusqu'à toucher-couler des Facel Vega, Monica, Citroën SM. En 2022, et depuis des lustres, ce qui manque à nos constructeurs sont justement ces gammes de véhicules visant une clientèle apte à se les offrir. Autre rappel, plus en phase avec l'électronique grand public. Alors que l'Hexagone tentait dans les années 80 de contrer les importations japonaises de magnétoscopes, caméscopes et autres biens techniques en pleine gloire dépensant même quelques sommes rondelettes pour que soient érigées des unités de fabrication, les chalands de chez nous dépensaient plus tout en achetant moins d'équipements que, par exemple, nos voisins d'outre-Rhin, par le simple effet du différentiel entre taux de TVA. Ces raisons ont fini par générer cette rubrique (donc appelée à revenir), sous le titre "Fiscalités, fiscalitudes", moins influencé par un vocabulaire d'inspiration "royale" que par sa proximité avec le mot "servitude". Tout le monde sait aujourd'hui que trop d'embonpoint, serait-il fiscal, entraîne des pathologies dangereuses pour tous. Essayons de contribuer (!) à rendre cette nécessité des prélèvements plus pernitente qu'handicapante.
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