Attention aux idées reçues. Les objets technologiques qui deviennent obsolètes ne sont plus seulement destinés au recyclage ou à la déchetterie. Tout est une question de temps et de qualité de conservation.
- DVSM, 19 octobre 2022. Une différence fondamentale s'était installée entre le luxe et le reste. Le "reste" échouant inéluctablement dans une valeur nulle, voire négative à cause d'un coût de destruction "propre" (donc non abandonné anonymement en pleine nature), le non-reste s'évadant vers des sommets pour collectionneurs. Cette évolution a été constatée dans, par exemple, l'univers de l'automobile. Les voitures anciennes furent d'abord considérées comme de vieux tacots, à expédier vers les cimetières spécialisés. Avant de devenir des "légendes", prestigieuses ou populaires, mais à préserver coûte que coûte, enfin presque. Même parallèle fait il y a peu entre montres de luxe et montres connectées récentes et hors de prix, la première catégorie maintenant son niveau élevé, quand le haut de gamme de génération passée ne valant plus rien. Une étude récente menée au niveau mondial révélait que cette année, au moins 5 milliards de téléphones mobiles iraient se perdre dans ces lieux de fin de vie, destructifs ou, plus souvent, passifs comme les fonds de tiroirs. Ces grandes quantités sont un peu exceptionnelles et dominant les évaluations seulement élaborées à partir des parcs en service et du rythme de renouvellement. En effet, les changements suite aux remises à niveaux liées à la pandémie et à l'accélération des usages connectés, ainsi que la montée en puissance de la 4G et de ce qu'elle permet, ont précipité vers des destins brisés plus d'appareils que ne l'aurait fait une simple routine. Et pourtant, ceux qui ont mis leurs portables dans ces fonds de tiroirs ont peut-être eu, sans le savoir, une attitude qui pourrait un jour leur rapporter gros, plus en tout cas qu'un simple compte d'épargne. Les obstacles que l'on aurait pu croire rédhibitoires, comme l'exploitabilité du fait de la disparition des OS, n'aura pas résisté aux envies de conserver. Outre Atlantique, dans une vente aux enchères, des gazettes renommées ont mentionné l'acquisition ces jours derniers par un collectionneur d'un iPhone de première génération, pour une somme de près de 40.000 billets verts (39.000 exactement). Même si tous les anciens portables ne peuvent espérer de telles ascensions, la valeur "zéro" redoutée n'est plus à considérer comme un inéluctable destin.
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