En annonçant la très improbable mise hors service des box Internet et TV aux heures creuses, les responsables ont franchi la distance qui sépare le raisonnable du ridicule. Explications courroucées...!
- DVSM, 17 octobre 2022. - CARTON ROUGE - Stop aux surconsommations...! Pourquoi pas. Mais à vouloir laver énergétiquement plus blanc que blanc, les grosses ficelles de ces initiatives se voient de mieux en mieux. Passons sur les aptitudes prêtées à ce compteur Linky, dont les prestations vont bien moins loin que ne le suggèrent certaines affirmations. Cet accessoire, qui a principalement servi à supprimer les emplois des anciens préposés aux relevés des compteurs classiques, est même d'une indigence technique confondante (écran d'un autre âge, pas de wi-fi, et donc pas de contrôle commode sur un smartphone, par exemple sur place ou au bout du monde, etc.) Ce qui se comprend, puisque sa conception remonte à plus d'une décennie, une éternité pour le temps numérique. Il vient cependant d'endosser un rôle inédit : être le générateur de frayeurs populaires, et donc transmetteur d'incitations. Il pourrait inactiver l'eau chaude, et désormais couper les connexions. Pipeau...! Une mission qu'il aurait d'ailleurs à partager avec les opérateurs et surtout la bonne volonté des usagers. Toutefois, cette évocation illumine surtout la forme extrême d'une haine viscérale dont certains font preuve à l'égard du monde numérisé, l'accusant d'épuiser les ressources et d'amplifier les facteurs (carbonés) de destruction de la planète. C'est oublier les économies historiquement colossales que les techniques numériques ont au contraire généré sur ces ressources. Juste un exemple. Les employés de La Poste pourraient nous en parler, eux qui ont vu le courrier fondre comme la banquise s'aventurant chez Vulcain. Ce qui se traduit par l'élimination d'un trafic routier, ferroviaire, aérien, maritime (comme quand le courrier quitte le sol pour aller en Ré). Des suppressions du reste largement partagées avec de nombreux services, administrations comprises. Les vidéo-conférences permettent à des équipes entières de se retrouver sans qu'aucun participant n'ait besoin de s'éloigner de son poste de télétravail. Les exemples à peine évoqués ici pourraient rejoindre une interminable liste. Hélas pour ces appels à la déconnexion autoritaire, ces accusations "tombent à plat", comme cela se dit familièrement. En effet, l'ensemble de cette activité numérisée, pour le travail comme pour les loisirs, ne fonctionne qu'à l'électricité, le non-polluant par excellence. A ceci près qu'il faut produire ce courant générateur de mouvement. Et qu'en dehors du nucléaire, (et un peu les poussives solutions venteuses ou solaires), les générateurs classiques ne peuvent être que sollicités. Et grâce aux masses colossales de déplacements que le numérique écarte des nécessités, celui-ci est bel et bien à la source de grandes économies, et non l'inverse. CQFD.
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