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Pas de grosse surprise, mais à travers les chiffres, la pratique de la prise de vue et le matériel utilisé ont bien changé d'époque. La seconde révolution de la photo est consommée.

- DVSM, 26 septembre 2022. Si les tendances étaient déjà perçues par tous, public et circuits de distribution, les derniers indicateurs permettent de mesurer l'ampleur du phénomène. Toutefois, comme pour la plupart des activités, la période de l'épidémie avait jeté un flou sur les données arithmétiques. Le virus étant en sourdine (à défaut d'avoir rendu les armes), les faits peuvent de nouveau être observés sans souffrir de perturbateurs extérieurs. Mais dans le cas de l'image, c'est au regard de plus d'un siècle d'existence que l'observation se doit d'être conduite. Car après un lien avec la chimie que l'on aurait pu croire éternel, l'électronique est venue tout bouleverser. Et comme chacun le sait, la première onde de choc, provoquant le basculement de l'argentique au numérique, a été suivie d'un second séisme symbolisé par le smartphone. Une troisième évolution est également à prendre en compte, celle liée à la vidéo, que la montée en puissance du traitement des données et de la facilité acquise pour les transmettre a transcendée. 

Ainsi, les chiffres que viennent de dévoiler l'AFNUM (Alliance Française des Industries du Numérique) et le Salon de la Photo, issues d'une étude commandée auprès de Sociovision sur les pratiques photographiques des Français sont moins à observer avec le recul des seules deux dernières années que sur une période dépassant à peine une demi-décennie. Si le smartphone est un outil utilisé par trois personnes sur quatre, il n'a pas tant détrôné tous les APN, mais a fait sombrer le compact (-35% depuis 2015). Rien d'étonnant, alors que le second équipement le plus impacté l'est sous l'effet d'une migration à l'intérieur de la panoplie de prise de vue. Le reflex (-12% depuis 2015) ploie significativement face à un sans miroir (résumé ici par hybride) qui gagne doucement, très doucement, du terrain. Le seul concept qui ne faiblit pas sur le long terme est celui que certains croient un peu mal-aimé, le bridge (+2% depuis 2015), synthèse entre appareil perfectionné et simple, bonne cohérence technique globale aidant. Attention, le chiffres du tableau ci-dessus ne sont pas ceux des ventes, mais bien des équipements en parc et utilisés par les individus, qui ne sont pas forcément très motivés pour des renouvellements très fréquents. Alors qu'en raison des systèmes d'exploitation frappés par une obsolescence constante, parallèle aux perfectionnements techniques et aux services mobiles proposés, les smartphones ont accaparé les envies -ou nécessités- de ces renouvellements (et sans doute aussi les budgets pouvant y être affectés). Bonne pioche pour l'image avec des générations de smartphones s'accompagnant de prestations photo et vidéo sans cesse améliorées. (Ajoutons que cette vision chiffrée ne pouvait naturellement pas aller jusqu'à prendre en compte toutes les catégories sous-catégories et variantes qui existent ou ont existé, et que d'ailleurs, les utilisateurs ne différencient pas forcément. D'où la nécessité de tenir compte de certains détails qui méritent d'être "creusés". (Par exemple, un compact expert peut remplir le rôle qui était dévolu jadis à un bridge. Dans la catégorie des "hybrides", vont se côtoyer des APN assez simples et des sans miroir à capteurs pleins formats.) Il est à noter que l'instantané, qui connaît un succès d'ultra-niche, n'est guère à la fête dans ces réponses d'utilisateurs, et que si la tablette est citée à parts -curieusement- égales avec le compact, elle se replie, son profil ne lui octroyant que des possibilités de "clicher" d'une manière occasionnelle (mais pas négligeables, notamment dans des réunions professionnelles, ou des facettes de télétravail).  

 

Tag(s) : #- A LA UNE, #- Photo et vidéo
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