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Des mécanismes d'acquisition par les ménages aux évolutions techniques parfaitement dissemblables, les médias et certains observateurs restent fidèles à ce mélange trompeur.

- DVSM, 25 septembre 2022. La cohabitation "blanc+brun" dans le commerce n'a rien d'une hérésie. Est-ce pour autant une religion-? D'un côté, l'électroménager est une famille d'équipements dont le... ménage ne peut guère se passer, surtout dans une composition classique de deux adultes et deux enfants, par exemple. Le lave-linge, l'équipement de cuisson (plaque et four), le réfrigérateur, le lave-vaisselle, le four micro-ondes, l'aspirateur, autant d'appareils devenus presque obligatoires, et dont le remplacement s'impose immédiatement en cas de défaillance. De l'autre, l'électronique, quasi synonyme de loisirs et divertissement, domaine très évolutif, est devenue un pôle d'équipement vaste, mais qui est, sauf bris, perte ou vol, un peu à beaucoup moins sujet à un renouvellement sans délai. Un smartphone, un téléviseur, un notebook, une tablette, un ensemble hi-fi peuvent le plus souvent appeler un successeur pour suivre des évolutions de puissance ou de systèmes d'exploitation. Des spécificités qui influencent la gestion des ressources financières familiales.

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La cohabitation évoquée ici prend sa source dans un lointain passé. Quand la radio est arrivée, les récepteurs se sont le plus souvent retrouvés dans l'offre des "radio-électriciens". Et sa soeur la télévision en a encore plus eu recours, non seulement parce qu'il y avait un travail d'installation -l'antenne- à mener à bien, mais aussi parce que sur le terrain, il n'y avait pas d'autre enseigne réellement apte à prendre en charge ce produit novateur, pas de "multispécialistes", pas ou peu de grandes surfaces, seuls quelques grands magasins de centre-ville ayant la capacité de traiter ce matériel. De là, sont nés les "radio-TV-électroménagistes". Tout cela, c'était avant.
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Nous n'en sommes plus là, depuis longtemps. Techniquement, les évolutions au fil des années, et même des décennies, entre l'équipement ménager et l'univers EGP-numérique devenu connecté ont suivi des voies totalement divergentes. Ce qui est indissociable des fonctions. Aujourd'hui comme il y a 40 ans (quand le magnétoscope vivait ses premières grandes heures), 5 kg de linge ou 8 couverts à laver restent identiques. Lorsque la vidéo domestique était en plein boom, et que le microsillon se partageait l'écoute avec la minicassette, il fallait des étagères entières pour ranger des collections de films ou de musique, avec un petit atout pour certaines enseignes suédoises proposant des étagères en kit. Les "plateformes" musicales et vidéo, et tous les autres moyens connectés ont presque totalement anéanti les supports de stockage (disques, cassettes, CD, etc.) et les appareils nécessaires pour les exploiter. Ainsi que pas mal d'étagères. Au risque de froisser certains acteurs du monde de l'électroménager, les évolutions du matériel en "gros blanc" et PEM sont presque anecdotiques au regard de la révolution historique que l'électronique a conduit (et selon certains, subie). 

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Côté vente, le fossé entre les produits des deux familles s'est creusé et est encore plus vertigineux. En électroménager, les mètres en linéaires restent ce qu'ils sont, parce que les 5 kg de linge ou les 8 couverts déjà évoqués n'ont pas changé de taille. En revanche, les 90 minutes de musique logeables sur une minicassette font penser aux dinosaures comparés aux heures de mélodies que, depuis quelques années, il est commode de stocker sur une carte microSD, pourtant déjà sur la pente savonneuse des merveilles technologiques en irrémédiable vieillissement. Ce qui, contrairement aux idées fort mal reçues de certains dirigeants d'enseignes, laisse des opportunités bien plus grandes d'offrir des équipements audio et vidéo bien plus valorisants que le lave-linge "low-cost" aux programmes multiples (dont un ou deux au maximum seront utilisés). Et l'émotion, dans tout cela...? Non, l'angle du commerce et des deux familles dans les enseignes n'est pas abandonné. Au contraire, puisque les compétences des équipes face aux clients sont aussi très dissemblables. En particulier, pour argumenter et démontrer en audio et hi-fi/son haute résolution, face à des chalands motivés ou à motiver, rôle essentiel et hélas trop souvent oublié dans certains établissements, alors qu'il y va du CA et le la profitabilité (et même de la typologie des clientèles fréquentant un point de vente), il faut aussi une peu de..., pardon pour ce mot, culture. Non seulement sur le matériel (auquel s'est ajouté la photo depuis quelques années), mais aussi ce qui y est confié. Sons graves, profondeur de champ, Duke Ellington, Doisneau, Gounod, dynamique, Godard, enfin, un minimum... Alors que, sans que cela revête la moindre connotation négative, il n'est nul besoin de savoir élaborer un délicieux bourguignon pour vendre un four à pyrolyse. A chacun son métier...  

 

Tag(s) : #- A LA UNE, #- TOUT LE COMMERCE
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