Utile ou inutile, une autonomie de l'ordre de 1000 kilomètres ? Entre une théorie de stratèges décideurs et la pratique concrète de l'utilisateur, il y a nettement moins débat.
- DVSM, 19 septembre 2022. L'idée de faire 1000 km avec un seul plein n'est pas nouvelle. Nos confrères de l'Auto-Journal en avaient fait l'expérience -avec succès- dans des années 1970 avec la CX-2500 diesel de Citroën. Dans les idées largement partagées, ces 1000 bornes correspondent à peu près à une distance entre la capitale et la Côte d'Azur. Plus théoriquement, c'est une distance correspondant à une bonne journée de route. C'est aussi le maximum quasi franchissable avec aujourd'hui de très nombreux véhicules, notamment les "routières" diesel ou essence. A 130 km/h, il faut environ 8 heures pour la parcourir. Si très nombreux sont les utilisateurs qui quotidiennement n'ont à parcourir que des trajets urbains, périurbains ou régionaux nettement moins longs, ces grands parcours ne sont cependant pas si rares. Et surtout, quand dans le contexte d'une voiture devenant doucement électrique, c'est dès le franchissement des autonomies maximales de l'ordre de 4 à 500 km (si tout va bien, et notamment pas par grand froid et de nuit, donc chauffage et pleins phares...) que les angoisses apparaissent. Dans une sorte de débat indirect, par médias interposés, BMW et Tesla sont presque tombés d'accord pour affirmer étrangement qu'une autonomie de 1000 km n'est d'aucune utilité. (On croirait, à nouveau, reconnaître le ton de responsables, embarrassés, expliquant au début de la crise du Covid que les masques n'étaient pas utiles. Argument pitoyable pour dissimuler un manque flagrant et coupable de ces tissus protecteurs...!). Osons pourtant parier que le premier constructeur qui réaliserait un véhicule électrique capable de franchir sans escale ces 1000 kilomètres ne se priverait pas d'en faire un argument dominant tous les autres. Très sérieusement, le constructeur d'outre-Rhin comme son compétiteur californien remuent une sorte de couteau dans la plaie, et indiquant que c'est la recharge rapide qui constitue le remède. Une vision que, dans l'état actuel des techniques et de la physique, on attribuerait fort bien à l'univers de Jules Verne.