SOBRIÉTÉ : les avertissements un peu bornés d'un Etat pris en flagrant déli d'imprévoyance.

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Qu'on ne s'y trompe pas, les enseignes, physiques ou dématérialisées, sont bien de ce monde des entreprises qu'Elisabeth Borne transforme en volontaires désignés d'office, menaces non voilées.

- DVSM, 30 août 2022. De Matignon, surgit un étrange propos.  "Nous avons tout raté en matière de stratégies énergétiques, donc vous allez payer...!" Résumé simple et limpide d'une stratégie qui, outre ses facettes concrètes, comporte aussi un volet émotionnellement populaire. En montrant du doigt par avance le monde de l'entreprise, la Première Ministre tente de mettre la population dans un camp apte à surfer sur la mauvaise réputation qui frappe facilement les grands comptes. A cette évocation industrielle, qui n'est pas sans désigner par avance un éventuel coupable, se dessinent dans les esprits les ateliers géants de multinationales produisant du lourd, du complexe, du loin de l'humain. Monde dans lequel l'imagination peu éventuellement envisager des délestages volontaires. A croire d'ailleurs que ces industries en temps usuels, gaspillent, puisque la coupure ne serait qu'un geste facile et solidaire. Or, il n'est pas si sûr que le fabricant de quoi que ce soit puisse se passer d'un seul watt sans redouter d'avoir à différer des livraisons, donc des recettes. Catastrophique, dans une période où la reconquête d'une industrie est affirmée comme prioritaire. La distribution n'est cependant et a priori pas exclue de cette vision de l'entreprise, elle qui se voit déjà régulièrement accusée de faire des profits quasi honteux (il faudrait apprendre à certains une juste lecture des comptes d'exploitation), de mettre à genoux nos industriels et notre agriculture, tout en empoisonnant le peuple avec des matières cancérigènes du cœur des produits jusqu'à leurs emballages. En général, les grands défis se relèvent d'autant mieux qu'ils sont accompagnés d'encouragements, d'espoirs argumentés, de perspectives propres à soulever les ardeurs. La menace déclenche l'effet contraire. Si une certaine confiance en l'avenir, y compris des rayons et linéaires, était souhaitable, l'annonce d'un petit doigt sur le pantalon énergétique pour combler des lacunes ne pouvant être attribuées qu'aux pouvoirs en place est en réalité d'une dimension pitoyable. Et qui plus est dangereuse. Rien, dans de telles circonstances, ne peut garantir que tout puisse se passer sans le moindre accroc. Croisons les doigts, et espérons que ce réchauffement qui met en ébullition bien des esprits fasse que l'hiver soit plus aux balcons qu'aux tisons. Y.D.   

-- DVSM, c'est quoi...? --

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