- ROBOTS : ils étaient attendus, mais on les attend toujours... Quand le futur patine...

A lire et relire les médias de l'an 2000, la voie leur était toute tracée. Les robots en tous genres allaient accompagner ce siècle. Ce qui ne s'est pas produit au cours des deux premières décennies. Le robot est-il de ces produits d'avenir appelés à le rester...?

- DVSM, 24 août 2022. Souvenirs et rêveries de plage. Il y a une vingtaine d'années, l'électronique bondissante laissait s'échapper des éléments prospectifs qui en disent long sur cette science. La robotique pour tous nous guettait. Nous allions en avoir plein les linéaires. Mais pour l'heure, en guise de robot, c'est plutôt du lapin. Et pourtant, les innovations spectaculaires ayant véritablement métamorphosé la vie quotidienne des habitants de la planète et les tickets en sorties de caisses n'ont pas manqué. A l'heure où s'amorçait le nouveau millénaire, rien ou presque n'était en réelle perspective de tout ce qui est finalement devenu un monde connecté presque inattendu. Les téléphones mobiles avaient certes conquis un large public. Mais leurs exploits se limitaient à des communications parlées ou écrites, et à des fonctions balbutiantes comme la prise de vue ou l'écoute de musique numérisée. Rien à voir avec ce qui est arrivé ensuite, avec les smartphones, les tablettes, les réseaux sociaux... etc.

A la décharge des pronostiqueurs un peu trop en avance, les signes annonciateurs d'une arrivée inéluctable du robot avaient bel et bien été détectés. Notamment avec un certain toutou, Aibo, première initiative suivie de plusieurs et pas seulement celles signées Sony. D'autres ont prodigieusement enrichi cette perspective. Laquelle trouvait un écho très concret notamment dans un salon tenu à Lyon à plusieurs reprises, mais n'ayant pas réussi à concrétiser sa vie parisienne. De-ci, de-là, des initiatives ont tutoyé le succès de très près. Mais on en est là. Il y a bien des aspirateurs qui chassent les moutons sous les buffets et les tables de salles à manger ; des tondeuses qui assurent une tenue parfaite aux pelouses, surtout quand la sécheresse ne vient pas doucher les attentes des jardiniers en chaises longues. Et même des silhouettes ayant des aptitudes d'hôtesses vues occasionnellement dans des lieux où une clientèle se balade. Qui plus est, le vocabulaire manque de rigueur. On y prélève le substantif "robot" pour désigner des automates, capables de faire seuls la soupe (aux tomates), la pâte brisée ou le coulis aux truffes qui servira de lit à une délicieuse langouste grillée. Mais l'histoire du robot commence à se situer entre celle de Samuel Beckett et son hypothétique Godot, et celle d'une Sœur Anne qui n'est pas parisienne. Dommage, alors que tout le monde dispose de tout, des nouveautés techniques pourraient apporter ces relais de croissance qui commencent à manquer sérieusement. En attendant, on n'aurait peut-être pas dû lâcher la hi-fi...

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