L'ECRAN PLAT et la prime, une pitoyable polémique à l'approche de la rentrée scolaire

Faut-il contrôler l'usage des aides accordées à certains foyers, afin de s'assurer de leur "juste" emploi...? L'écran "plat" affublé d'un profil pas très éloigné d'une détestation dogmatique.

- DVSM, 18 août 2022. La prime pour la rentrée scolaire est une aide aux ménages ayant des enfants et ne bénéficiant que de ressources trop modestes. Dans ce sens, les montants accordés entrent bel en bien dans l'économie de ces foyers, et leur utilisation est nécessairement laissée à leur libre arbitre. Même si un contrôle, peu commode à mettre en place, venait à être instauré pour vérifier que les sommes allouées sont bien utilisées pour des fournitures liées à la rentrée scolaire, la "manne" resterait la même. Certains élus qui souhaitent la création de cette vérification oublient que l'Etat lui-même fonctionne sur ce même modèle dit des "entrées-sortie". Un prélèvement obligatoire (impôt, redevance...) initié pour une destination bien spécifique ira ainsi et selon cette méthode économique reconnue dans les caisses de l'Etat. Lequel l'utilisera dans le cadre global de ses dépenses (et parfois de leurs limites). Quel principe, sauf dans le cadre d'une administration totalitaire, pourrait ôter le droit à une famille d'en faire de même...? Mais au-delà de cette notion de contrôle, vient se glisser l'allusion à "l'écran plat", qui capterait la somme destinée aux cartables, crayons, chaussures, cahiers etc. L'indigeste survient dans le supposé débat.

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C'est donc un second oubli, massif celui-ci, plus grave et à facettes multiples, qui est souligné par ces persécutés du contrôle pour détournement supposé. Aujourd'hui, tous les écrans de téléviseurs sont plats, après avoir été introduits sur le marché il y a environ 20 ans. Si l'on tient compte de la durée de vie moyenne d'un téléviseur, estimée à une dizaine d'années, non seulement l'acquisition, mais aussi le renouvellement de cet équipement concerne désormais 100% des ménages. De plus, les évolutions du téléviseur passant non seulement du cathodique à la dalle (LCD, plasma, OLED etc..) mais aussi de l'analogique au numérique, puis du numérique à la haute définition, avec arrêt des transmissions dans les anciennes normes, s'est apparenté à un changement obligatoire pour tous, sous peine de ne plus rien capter*. On est bien loin de cette dépense sous-entendue superflue, évoquant davantage un soupçon de gaspillage des ressources familiales que toute autre forme de comportement. Les évolutions évoquées ont d'ailleurs, il y a une dizaine d'années, gonflé les ventes de téléviseurs, qui ont tutoyé en France les 9 millions d'unités à leur apogée. Chiffre bien retombé (d'environ la moitié) depuis. Ces jugements de valeur sur ce que font "les autres" ressemblent à ces détracteurs des automobiles dites "SUV". Ces derniers ont pris le relais des monospaces, véhicules d'un encombrement parfaitement conforme aux besoins des foyers avec enfants, pour les vacances, les courses au moins hebdomadaires dans la distribution et toutes les autres nécessités multiples du quotidien. Et finalement, quel serait la triste condition accordée à des enfants de milieux modestes, ayant droit à un cartable neuf, mais sans un téléviseur correct -ou sans téléviseur tout court- à la maison...? Les indices de l'exclusion résident aussi dans ce genre de détails.

* Ajoutons pour ceux qui portent une attention particulière à l'économie des ressources énergétiques que tous ces écrans ont des niveaux de consommation nettement inférieurs à ce qu'étaient ceux des téléviseurs cathodiques.

-- DVSM, c'est quoi...? --