On pourrait imaginer favorable en pratique l'influence des nombreux programmes TV consacrés à ce qui se prépare ou se déguste. Est-ce bien le cas...?
- DVSM, 12 juillet 2022. Il n'y a probablement jamais eu autant de présence de la cuisine et de la pâtisserie à l'écran. Des déboires de restaurateurs combattus par un chef étoilé qui roule toujours en Rover aux concours de créateurs de desserts d'exception, des galimatias d'amateurs corrigés par un cuisto réputé corrigeant des vocations fort mal embouchées, les émissions culinaires sont quasi inévitables. Et pourtant, il suffit de mettre le nez à la fenêtre pour constater une autre réalité. Jamais nos concitoyens, pour la plupart assujettis à la contribution à l'audiovisuel public (pour combien de temps encore...?) n'ont autant mangé du McDo, du KFC, du BKing, bref, des burgers, du Kebab, du chinois, de la pizzas et autres "exoticités" rapides et pas trop chères... Où est donc la valeur ajoutée de nos fourchettes, que l'avaleur pressé semble ne pas si prompt à mettre à son menu...? Les enfants (télévisuels) de Raymond Oliver et de ses très anciennes recettes en noir et blanc vivent l'ère d'un numérico-alimentaire davantage dans les atouts d'un plat vite concocté et surtout vite livré. La critique gastronomique est pour sa part et en revanche devenue presque totalement absente du plat numérique en 16/9 et haute définition. Il est vrai que donner à l'écran de bonnes adresses a pu, par certains, être comparé à de la publicité déguisée, avec parfois de forts relents de dessous de tables ou autres privautés. L'ultra-présence du fait culinaire sur la TNT, l'ADSL ou le satellite a probablement un impact chez certains de nos semblables. Mais on a du mal à en percevoir le fumet. Peut-être parce qu'au bout du bout, ce qui se montre à l'écran, toujours agrémenté d'une supposée simplicité, reste dans le long et le trop compliqué. Ferait-on de la cuisine comme du sport... face à la télé...? Un sujet à cuisiner...