REPARER, faire durer, à double tranchant, cet effet pour un marché "qui se coule" ou presque...?

Alors que de nombreux marchés de biens techniques sont, au mieux, sur le fil du rasoir, et pour beaucoup clairement dans une tendance dépressive, les appels à faire durer n'ont pas que des facettes pertinentes.

- DVSM, 11 juillet 2022. Le risque d'une volonté de conserver plutôt que de remplacer est de ralentir encore un secteur économique qui n'est pas au mieux de sa forme. Est-il si judicieux de favoriser ce qui ne peut qu'en... accélérer le ralentissement...? Moins on renouvelle, moins on nourrit l'emploi, de l'industrie à la distribution. Inutile de développer cette réalité qui, selon la formule classique, "tombe sous le sens". Mais les aspects négatifs de ces recommandations ne se limitent pas à cette seule conséquence. Nul ne peut nier que les renouvellements s'accompagnent de progrès techniques, à commencer sur la consommation. De quoi tempérer les accusations d'un supposé gaspillage. Ne pas renouveler revient à conserver dans le parc actif des équipements qui restent plus gourmands en énergie, ce qui est en opposition frontale avec les objectifs si souvent rappelés, notamment face aux contraintes colossales venues du conflit ukrainien. En électronique et numérique, ce choix recommandé s'inscrit aussi en contradiction avec les évolutions permanentes dans le domaine applicatif. Les "OS", (systèmes d'exploitation) et les applications vivent dans une évolution constante. La phase du Covid a souligné que des instruments (notebooks, smartphones...) ayant quelques années d'âge n'étaient plus en mesure d'exploiter les ressources récentes dont les usages dépendent. 

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Il n'y a guère que dans l'automobile que les ardeurs à renouveler devraient au contraire s'inscrire dans une légitime prudence. En dépit de ce que l'on affirme (mais la mauvaise foi ne heurte pas grand monde) les véhicules électriques ne sont en rien les sauveurs de ressources que l'on prétend. Ne serait-ce qu'en raison du poids des batteries. Une Tesla, avec ses 600 kilos d'accumulateurs, transporte en permanence l'équivalent de 8 passagers (en plus de ceux qui sont réellement assis dans l'habitacle). Les moins grosses sont dans la même problématique, à échelle (et autonomie) réduites. En pure considération physique, les watts nécessaires pour que se meuve une belle Tesla et toutes celles nourries aux électrons sont bien plus nombreux que ceux consommés avec des thermiques de capacité équivalente. Peut-on aller jusqu'à parler de mensonge...? Ecologiquement, climatiquement, énergétiquement, une gentille 2CV d'hier mériterait plus de sillonner nos routes que les politiquement et électriquement supposées correctes d'aujourd'hui. Oui, mais l'effet de serre et les particules...? Les tensions géopolitiques actuelles soulignent justement que la production des mégawattheures reste (et restera longtemps encore) l'affaire des ressources dites fossiles. Autant en contenir l'usage grâce à des équipements les plus récents possible. Ne serait-on pas en train de conserver ce qui doit être jeté, et de jeter ce qu'il faudrait préserver...?

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