Suite aux engagements exprimés avec insistance notamment par Emmanuel Macron, la fin du prélèvement obligatoire pour l'audiovisuel public ne pouvait qu'être confirmée. En la concrétisant, l'Assemblée tourne une page et écarte des menaces encore dans les mémoires.
- DVSM, 23 juillet 2022. Les raisons de pousser un immense "ouf" de soulagement sont plus nombreuses que l'instant pourrait le laisser supposer. En votant son trépas, les députés ont tourné une page, celle de ce que l'on appelait encore il n'y a pas si longtemps "la taxe télé". Ce qui nous ramène aux débuts de la radio et de la télévision. A l'origine, ces techniques nouvelles de communication étaient fort coûteuses, non seulement pour se construire mais aussi pour se remplir de programmes. Une contrainte imposée par des infrastructures d'autant plus délicates à mettre en place que les ménages disposant de matériel de réception ne se multipliaient que si quelque chose était à capter. Il faut toutefois noter que cette approche ne fut pas la seule à être adoptée sur la planète. Outre-Atlantique, notamment, les investissements privés pour bâtir des entreprises ayant pour objectif de faire des profits ont eu la part belle dans cette révolution. Certains s'en offusquent, mais faut-il dès lors voir d'un œil courroucé tout restaurateur qui donne à manger aux gens juste pour gagner sa vie...? C'est un autre débat, que les réalités ont probablement tranché. Le monde du privé -aussi qualifié de libéral- a largement investi l'ensemble de l'audiovidéo, et même largement au-delà. En optant pour ce que certains décriront comme un jeu d'écritures (au lieu de financer par le prélèvement dit "redevance", ce sera fait par le prélèvement connu sous le sigle "TVA"), force est de reconnaître que le vrai débat, celui portant sur l'utilité d'un service public, de son périmètre, de ses attributions, n'est que dissimulé par une pirouette habile. Il sera sans doute abordé ultérieurement.
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Pourtant, cette date du 23 juillet 2022 s'installe non seulement dans l'histoire, mais aussi comme un rempart. Il n'y a encore que quelques mois, des voix s'élevaient pour réclamer l'extension de l'assujettissement à cette redevance aux autres équipements numériques (et donc à leurs détenteurs), tablettes, notebooks, smartphones, (certains ont même évoqué les autoradios...!), que l'on voit mal désormais revenir dans quelques projet que ce soit. Pourquoi voulait-on les taxer...? Parce que ceux-là permettaient de regarder (ou écouter) les programmes de l'audiovisuel public. Il y a des jusqu'auboutistes partout, même chez certaines victimes d'un syndrome addictionnel aux prélèvements, nourri affirment certains par un QI défaillant.: pourquoi regarder à la fois les mêmes programmes sur plusieurs appareils simultanément...? Au contraire, le multi équipement aurait permis de regarder ce que des individus ont envie de regarder sans payer ou même avec un paiement extérieur, sans ne rien perdre de ce que chacun finançait sans avoir forcément envie de le regarder. Bien sûr, il y a aussi ceux qui accèdent à ces contenus sans avoir de téléviseur, et donc sans avoir à payer la redevance. Mais ce raisonnement inclut une possible piraterie qu'il aurait fallu combattre en faisant payer plusieurs fois tout le monde. La page se tourne aussi sur les longues années où la collecte du prélèvement était à la fois coûteuse et pas toujours totalement efficace. Elle passe également l'éponge sur cette mesquine exonération dont bénéficiaient certaines personnes âgés, à condition toutefois qu'elles soient classées parmi les très très défavorisées. Et la suppression rend aussi et surtout service à certains services de Bercy qui, la taxe d'habitation étant bientôt un souvenir (même si quelques millions de ménages la payent encore), ne voyaient pas trop comment s'engager dans un nouveau mode de collecte après la perte de ce solide tuteur. "On avait déjà donné" aurait dit un membre de l'équipe de ce célèbre ministère.
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