La suppression désormais hautement probable de la redevance, un vrai soulagement pour bien des économies de ménages, ne change en rien pour le fond, puisque c'est toujours le contribuable qui finance.
- DVSM, 21 juillet 2022. Personne n'a oublié la vague de reproches adressés à des entités, radio ou TV, de l'audiovisuel public lors de la récente période pré-électorale. Pour résumer, nombreux sont ceux qui se sont émus des orientations parfois à sens unique des infos et chroniques. Avec l'inévitable et logique mise en exergue d'un service qui, financé par les citoyens et via un prélèvement obligatoire, se devait d'avoir l'approche la plus pluraliste possible des avis et opinions. Il est probable que si cet AV public avait, pour faire simple, donné la parole à tout le monde, la pression n'aurait pas été la même, la seule difficulté restant étant celle de la disparition de la taxe d'habitation, son épine dorsale pour sa collecte.
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La contribution va donc changer de piste avec la fin de la célèbre redevance (qui avait déjà failli disparaître sous le gouvernement Jospin, finalement abandonné au profit de la vignette automobile). Mais cette évolution historique ne va pas empêcher un financement essentiellement en provenance des contribuables, puisque étant public, celui-ci reste celui de l'Etat. Inévitablement reventilé vers d'autres voies fiscales pour aboutir dans les charges de la Culture, peut-être épaulée par d'autres domaines (et ministères) "contributeurs", les sources vont probablement et de fait se diversifier, puisque les impôts sont payés par tous, citoyens (revenu mais aussi TVA) et... entreprises. Noyé dans cet océan, l'audiovisuel public n'y trouve pourtant aucun élément susceptible de faire évoluer le choix des orientations. Pire, la "sensation" de gratuité risque même d'anesthésier les humeurs. Hier, on payait, aujourd'hui, on ne paye plus, alors on s'en fiche...! Une remise à plat de l'audiovisuel public sera-t-elle conduite dans la foulée, ou reportées aux calandres grecques...? Rôle, périmètre, la radio-TV d'Etat, élaborée jadis, doit-elle être repensée alors que l'univers médiatique connecté n'a plus rien de commun avec ce qu'il était il y a plus d'un demi-siècle...?