La principale et peut-être la plus déterminante des ressources fossiles pour l'homme et sa planète n'aura jamais cessé de provoquer fortunes, déboires et tensions. Et cela continue.
- DVSM, 5 juillet 2022. Rockfeller, Dallas, Total, la reine de Hollande, Poutine, Saddam Hussein, la Seine-et-Marne... On ne compte plus les personnalités -et au-delà- qui émaillent la longue histoire de cette huile de roche. Noire et visqueuse, malodorante, elle a permis à la population terrestre de créer, de s'enrichir, d'alimenter le progrès, les chaudières et les moteurs à explosion, et d'aller jusqu'à se tuer les uns les autres. Symbole parmi les symboles, un certain John D. Rockefeller s'en est servi pour édifier l'une des plus illustres fortunes avec sa société, la Standard Oil Compagny, ou "SO" (que l'on peut aussi prononcer "Esso", même si le groupe est devenu "Exxon"). Moins célèbre, la Seine-et-Marne a quand même essayé, avec un tout petit mais réel succès. Ses puits (photo ci dessus) sont bien modestes. Entre Lagny et La Ferté-sous-Jouarre (très grossièrement) des gisements ont été cherchés et trouvés. Et sont toujours exploités, en ce 5 juillet 2022. Localement, une autre source d'enrichissement a cependant mieux "performé", avec l'implantation de Disneyland Paris. Si la famille texane aux mille et une péripéties a mis en lumière dans le feuilleton Dallas le fait que l'argent, même pétrolier, ne fait pas que le bonheur, il peut quand même alimenter des pratiques monarchiques. Possédant de belles part de Shell, la reine des Pays Bas (régnante jusqu'en 2013) nourrit un sacré paradoxe. L'autre pays du fromage, riche aussi de ses tulipes et de Philips, a l'une des plus riches collections d'éoliennes du monde..., enfin, de moulins à vent, que des millions de touristes sont déjà venus admirer, une sorte de pied de nez à ceux qui estiment que les aérogénérateurs détruisent les panoramas.
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Au cœur des années 70, alors que les deux crises pétrolières s'enchaînent, provoquant une inflation historique, des experts ont tranché. De toute façon, affirment-ils, dès le milieu des années 80 (du siècle dernier) il n'y en aura plus une goutte, tout aura été pompé, brûlé. Mal informés ou menteurs...? Etant resté jusqu'aux confins des épisodes de la guerre des 6 jours (1967) à environ 1 dollar le baril, c'est l'ascension vertigineuse. Sur les terrasses des palaces, à Cannes, les rois du pétrole ont remplacé les vedettes du 7ème art. Leur confiance dans l'avenir devrait d'ailleurs semer le doute à propos de cette perspective annoncée de la dernière goutte. Mais arrivé à la Maison Blanche, Ronald Reagan va avoir à traiter un problème bien compliqué, dont l'URSS est la cause. Il s'investit en particulier dans une opposition vigoureuse à la construction d'une conduite de gaz entre Russie et Europe, un instrument qui "pourrait un jour rendre très dépendants du gaz russe certains pays d'Europe de l'Ouest". Déjà...! Cela ne vous rappelle rien...? Mais finalement, le Président des USA a trouvé une autre parade. Avec ses alliés -et même un peu plus- du Proche Orient, OPEP soit qui mal y pense, il organise une baisse des cours de ce pétrole afin d'assécher les ressources que l'URSS consacré au financement de ses pays sous domination (Europe de l'Est). En 1986, le baril, loin de 25 dollars de la crise, est coté 7 dollars...! Aujourd'hui évoluant dans les 110, 120, 130 billets verts, selon l'humeur du Gulf Stream, sans doute, chacun peut mesurer la totale absence de relation avec cette ponction dans nos tirelire et les très matérielles conditions d'extraction et d'acheminement. Et les réserves, en a-t-on encore...? Ceux qui savent ne parlent pas, ceux qui parlent ne savent pas. Les estimations (en général en déclaratif) n'ont que la valeur de la foi du charbonnier. Une simple hypothèse : si la célèbre dernière goutte était en vue, les actions du monde pétrolier, à l'évidence définitivement ruiné, ne vaudraient plus un Kopeck. Y.D.