Les décennies se suivent, mais ne se ressemblent pas. Aucun industriel sur la planète n'échappe à des retournements de marchés et l'entrée dans une période de tous les dangers.
- DVSM, 7 juin 2022. Lee Jae-yong fait la Une des quotidiens coréens ces jours-ci. Vice Président de Samsung Electronics, 53 ans, il a pris sa valise et vient dès aujourd'hui en Europe. Il avait purgé jusqu'à l'année dernière 18 mois de prison pour corruption, rappellent les gazettes locales. Et parallèlement, les difficultés ressenties dans le monde sur le plan économique ne se sont pas montrées indulgentes pour cette entreprise qui avait longtemps été considérée comme le fer de lance mondial du secteur de l'électronique et du numérique. Le puissant groupe coréen ne peut pas ne pas être frappé par des ventes de produits en repli ou stagnation. Pas commode à vivre, après avoir bien peu profité d'initiatives ayant fait des flops plus ou moins retentissants (ou de maigres succès d'estime), comme des écrans TV courbés, des smartphones pliables ou même, plus lointaine, la déconvenue de la 3D. Les turbulences avec répercussions judiciaires qui ont beaucoup animé l'actualité ne s'effacent que très lentement, alors que des "petites manipulations" pas trop honorables destinées à magnifier les performances d'un récent téléphone intelligent ne sont pas de nature à améliorer le ressenti général. Même si, malgré tout cela et ponctuellement, les bilans de la firme restent tout à fait corrects. Une sorte de trompe-l'œil, semblent estimer les actionnaires, la bourse ayant sanctionner avec rudesse ce panorama d'un repli sensible. C'est donc avec un bâton de pèlerin que Lee Jae-yong a pris courageusement la destination de l'Europe, pour tenter de celer des accords avec plusieurs entités fortes dans le secteur des semiconducteurs, notamment aux Pays-Bas. L'imposant siège coréen de ce pôle consacré aux composants de premier plan (photo) attend de quoi redoper l'activité, pour laquelle il y a quelques jours, le groupe avait annoncé un investissement record de l'ordre de 360 milliards de dollars (sur 5 ans). Pardonnez cette semi boutade : l'heure est venue pour Samsung de se secouer les puces. En espérant quand même qu'en aval, les grands marchés redeviennent vite très demandeurs.