INFLATION : du jamais vu à ne surtout pas traiter comme de vieux symptômes bien connus...

​Entre l'inflation d'hier et celle d'aujourd'hui, rien de commun. Les perturbations et tensions sociales qui l'accompagnent sont aussi d'un genre jamais rencontré.

- DVSM, 26 juin 2022. Les nuages se sont accumulés dans le ciel. Non ceux de l'orage (encore que...) mais ceux du monde aérien. A la différence de ce qui s'observait jadis, ce ne sont pas les chemins de fer qui occupent les attentions. Les avions cumulent les vents contraires. Et, signe de cette nouvelle dimension, le syndrome est perçu non sur un plan national, mais (au moins) européen. Avec la rencontre de deux phénomènes qui auraient été considérés comme antagonistes il n'y a pas si longtemps. D'une part, le transport aérien est confronté aux vertigineuses augmentations des carburants et de nombreux coût fixes. D'autre part, faute d'effectifs suffisants, il se voit contraint d'annuler des centaines de vols. A eux seuls, ces troubles inédits montrent que l'inflation est à la fois une cause et une résultante, et surtout, un ennui parmi beaucoup d'autres.

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Entre court terme et longues évolutions, pas commode de faire la part des causes. Côté inflation, au moins un élément tranche avec ce qui fut connu suite aux chocs pétroliers vécus il y a presque un demi siècle. L'envolée se produit alors que les monnaies nationales ont disparu. Impossible donc de compter sur des corrections par dévaluations ou réévaluations. Ce qui n'est qu'une facette dans un océan de différences, car au cœur des années 70 et début 80, en France (et en Europe), la population s'accroissait encore substantiellement, de nombreux biens durables vivaient à l'heure d'une forte progression des taux d'équipements... En résumé, une croissance structurelle et organique totalement à l'opposé des générations un peu vieillissantes et des saturations actuelles. 

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Ayant un peu remplacé les classiques grèves de cheminots étrangement synchronisées avec les départs en vacances, les troubles du trafic aérien mettent aussi en exergue une dégringolade du pouvoir d'achat ou des salaires, deux notions différentes, mais qui se confondent dans l'actualité. Les hôtesses, les pilotes, comme les actifs de presque tous les autres secteurs d'activité, et les retraités, voient leurs ressources fondre et soulever les inquiétudes. Dans cet ensemble de mauvaises conditions, se mélangent en outre les conséquences de la récente pandémie (qui, scélérate, manifeste son désir de revenir...) et des ondes de choc venues d'Ukraine, du quasi court terme qui tend, au moins dans les analyses et les remèdes, à occulter le long terme. La situation est donc bien très inédite. Et rien ne démontre que les médications d'hier soient efficaces contre ces troubles nouveaux. 

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