En politique, un train de mesures peut toujours en cacher un autre. La suppression de la contribution à l'audiovisuel public n'en retirera pas la réalité fondamentale, celle d'un service payé par les contribuables.
- DVSM, 18 mai 2022. L'annonce a été si nette qu'un retour en arrière est quasi impossible. La célèbre redevance vit probablement ses derniers instants. Une initiative qui va être inscrite dans les mesures présumées en faveur du pouvoir d'achat. A l'heure présente, ça tombe bien. Toutefois, il n'a échappé à personne que les griefs faits à cette entité nationale de la télévision et de la radio se sont surtout cristallisés autour d'une objectivité très relative de l'information sur les grands canaux, ondes ou chaînes TV. Durant la longue campagne présidentielle, en particulier, les positions prises à propos de certaines candidatures et de la représentativité des invités se sont maintes fois laissées montrer du doigt, justement en raison de ces médias principalement (n'oublions pas un peu de pub) financés par les citoyens. D'où cette question, posée depuis longtemps, mais redevenue de circonstance : le pays a-t-il réellement besoin d'un service public...?
-----
Pour les domaines dits culturels, musicaux, sportifs, documentaires, etc..., la palette est largement comblée par un immense paysage télévisuel et radiophonique, particulièrement varié. Reste l'information, et alors que les autres médias (presse écrite notamment) représentent plutôt bien des courants d'idées pour toutes les variantes de l'opinion (sans qu'aucun mensuel ou un quotidien d'Etat ne soit présent dans les kiosques), la télévision peut désormais et sans difficulté, compte tenu de la multiplicité possible des canaux, se prêter à une même diversité, et le fait déjà peu ou prou. L'expérience montre en revanche que réaliser cette quadrature du cercle sensée couvrir le même spectre dans une seule organisation d'Etat confine au fantasme. Quoi qu'il en soit, rayer la contribution des douloureuses adressées aux contribuables coupe court à tous ces axes de réflexion. "Et hop...!" serait-on tentés de commenter. Ce puisque chacun sait parfaitement que les mêmes sommes seront puisées dans d'autres compartiments des ressources (fiscales, puisqu'il y en a pas d'autre) de la nation. Une suppression sous forme d'anesthésie, qui ne changera probablement rien au fond. Certains diront "bien joué". "Lamentable" serait préférable...