Plus on est de fous, plus on rit. Cette formule idéale pour les soirées entre amis a quand même ses limites. Sur certains marchés, par exemple.
- DVSM, 11 mai 2022. Si l'on en croit les informations et les plus que rumeurs, ça touille et retouille chez Netflix. Et sans doute chez quelques autres. A force de multiplier les sources de contenus, les consommateurs regardent, étudient, soupèsent. Après avoir contemplé les dégâts financiers résultant de partages entre abonnés, déconvenues qui sont allées jusqu'à provoquer des turbulences du plus mauvais effet du côté des corbeilles, les équipes de Reed Hastings (co-fondateur et patron de l'entreprise californienne) planchent, entre tarifs, formules et autres bonnes martingales pour conjuguer belle compétitivité et belle profitabilité. Presque une quadrature du cercle, dans une offre qui s'est étoffé, étoffée, au risque de s'étouffer.
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Cet épisode qui a bien failli voici quelques semaines se répandre dans les bulletins d'informations presque à la hauteur des émotions ukrainiennes, pose un sujet de réflexion plus vaste. N'allons pas jusqu'à ces observations d'observateurs voyant déjà Netflix mal en point, quasi coulé. Il convient cependant de ne pas rester le regard seulement braqué sur ce cas particulier. Certes, le marché des contenus vastes et disponibles à tout moment sont alléchants. Ils sont convoités par un public de plus en plus nombreux (au point de réduire doucement mais inéluctablement les recettes de la télévision classique ou dite linéaire, et notamment payante). Mais comme dans toutes circonstances comparables, trop d'offre peut finir par tuer l'offre. Et c'est dans ces étapes dites pudiquement de "rationalisation" que le péril est intense, même pour les acteurs les plus grands et les plus prestigieux. Comme cela se dit entre autres au casino de Forges-les-Eaux, "rien ne va plus"...