Bien vu, les "médias" n'ont pas manqué de souligner la sortie de scène d'un équipement électronique grand public qui aura marqué de son empreinte l'écoute musicale, et bien au-delà, non pour une mais au moins 7 raisons majeures.
- DVSM, 11 mai 2022. Qui se rappelle de l'iPOD...? Au premier abord, peut-être moins d'individus qu'on pourrait le croire, mais plus aussi, tout étant une affaire "d'angle de vision". Il y a tant de catégories d'individus a être et avoir été largement influences ou impactés dans leurs loisirs ou leur travail par ce nouveau venu que mille et une manière d'en avoir retenu l'irruption et la diffusion ne peuvent que surgir.
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-1- Historiquement, le joujou d'Apple est avant tout un produit de l'ère Steve Jobs. Il s'inscrit dans le grand "come back" de la firme, qu'avait su imprimer son co-fondateur, un moment écarté, puis de retour dans la firme, succès renoué avec la série ultra plébiscitée des ordinateurs i-Mac.
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-2- C'est aussi celui qui fut érigé au rang de "tombeur" d'une autre légende. L'iPOD a tout simplement "déquillé" le Walkman de Sony, baladeur qui dès la fin des années 70 avait fait de la musique "nomade" une réalité. Lequel fut suivi d'ailleurs par une interminable armée de baladeurs strictement du même esprit, mettant de la sorte en pleine visibilité ce dada des industriels consistant à produire des "me too" (moi aussi), ou l'art de profiter d'un succès créé par d'autres.
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-3- Le baladeur numérique venu de Cupertino fut considéré sous un angle fort différent par l'industrie phonographique. A cette époque, avait soudain, dans l'ambiance euphorisée par l'approche de l'an 2000, surgi cette redoutable vague de la copie sauvage et du célèbre (à ce moment là) "peer-tot-peer". Une vogue née de la rencontre du format compressé MP3 et de la propagation d'internet pour tous ou presque. Des "gamins", et d'autres, affirmatif, au prix d'une utilisation un peu fastidieuse de logiciels comme le redouté Napster se refilaient des collections impressionnantes de musiques. L'iPOD surgissant comme celui qui allait permettre la "copie légale". Mais côtés pros, la rupture, comme les politiques aiment l'évoquer, est très significativement venue de l'aspect fournisseur de contenu (Apple Music, devenu une plateforme...) mettait une barrière à d'éventuels "me too", et changeait radicalement les rapports de force entre le monde de l'édition et sa distribution.
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-4- Ce faisant, cet instrument apportait une autre révolution plus technique (dont nous aurons l'occasion de reparler très prochainement sur ce blog d'info) : le début d'une perdition inéluctable, quasi achevée aujourd'hui, du magnétisme dans cette électronique et sa dérivée, l'informatique. Un magnétisme qui a rendu possible depuis plus de 120 ans le développement de l'enregistrement audio (bande magnétique, cassettes), vidéo (supports du même esprit), l'informatique (en bande, puis disquettes et disques durs), et de beaucoup d'autres développements, du ticket de métro à la carte de crédit...).
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-5- Au-delà de la copie dite légale, l'iPOD a aussi été le véritable starting-block pour cet immense domaine qu'est devenue la musique en ligne, étendue à la vidéo. Une transition qui aboutit aujourd'hui dans l'accès direct en ligne (Cloud en particulier), les techniques de transmission s'accommodant parfaitement du concept 'POD" .
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-6- Et le Podcast, dans tout cela...! Comment ne pas évoquer aussi l'influence de l'iPOD sur la vie de la radio, au point que tout utilisateur peut désormais écouter des programmes au-delà du direct, quelques heures, jours, semaines, mois, années, bref, quand il le souhaite, les radios ne manquant jamais de mettre en évidences leurs performances d'audiences dans ce registre.
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-7- Enfin, dernier de cette énumération et pas des moindres, l'évolution de l'iPOD en téléphone mobile, dans une transformation qui n'est pas sans rappeler celle de l'homme descendant du singe, a tout simplement contribué à la genèse du smartphone. Oui, le smartphone descendu de l'iPOD. Ce qui tend à donner un petit côté presque réducteur à toutes les évocations entendues ou lues (sauf chez certains spécialistes) de cette fin de parcours, deux bonnes décennies après ce lancement déjà lointain, preuve que les révolutions les plus impactantes ne sont pas forcément les plus tonitruantes.