Les tenants d'une énergie décarbonée se rattachent à des perspectives où les rêves dépassent probablement quelques élémentaires vérités, au moins pour le court terme.
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- DVSM, 27 mai 2022. Pour l'heure, plus de 90% de l'hydrogène utilisé est produit à partir de ressources énergétiques fossiles. Révélation...? Soyons sérieux. Il suffit de se plonger dans le quotidien industriel et dans la littérature technique et scientifique la plus récente se rapportant à ce gaz qui, à la fois, soulève l'espoir et fait peur, pour comprendre que le graal énergétique reste à conquérir. Quel atout pourrait faire préférer l'hydrogène à l'électricité...? A la fois bonne et mauvaise question. Dans de nombreux projets, l'hydrogène n'est pas une alternative à l'électricité. Il remplace les batteries par un équipement (pile à combustible), ce qui aboutit à l'alimentation d'un moteur électrique. Les rejets ne sont constitués que de vapeur d'eau, et donc atmosphériquement inoffensifs (à moins que quelque chercheur ne vienne un jour souligner que trop de vapeur d'eau pourrait aussi avoir des inconvénients). Dans une utilisation imaginée comparable à celle d'un moteur thermique, l'hydrogène semble pouvoir évoquer une flatteuse référence au moteur à explosion, celui qui œuvre avec succès sous les capots de nos automobiles et dans les réacteurs de nos jets. Il est toutefois excessif dans son explosive vocation. N'importe quel documentaire sur la catastrophe du Zeppelin Hindenburg, dirigeable allemand s'embrasant en arrivant à destination, soulève bien plus de craintes que d'espoirs. Au-delà de ces considérations, comme l'électricité stockée dans des batteries, l'origine de l'énergie reste dans les mêmes ressources classiques, donc fossiles, qu'il serait plus efficace d'utiliser le plus directement possible, et non à travers des modes complexes et gourmands façon dominos (chaîne des rendements successifs) assimilables à une sournoise tentative de cacher des poussières sous un tapis.
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Souvenirs : lorsqu'il y a un demi-siècle, le recours à l'énergie nucléaire fut choisi pour défendre l'indépendance énergétique du pays, cela se faisait avec en toile de fond la certitude de recourir à une solution à risques mais transitoire, en attendant les bienfaits d'une prochaine fusion, généreuse, inoffensive, et bien identifiée... sur le papier. Depuis cette époque, scientifiques et chercheurs en sont toujours à suivre cette piste, sans avoir abouti, pour le moment. Pour ce type de ressource comme pour d'autres, hydrogène inclus, entre le temps de l'identification d'un "théoriquement possible" et d'une maîtrise exploitable, il peut s'écouler un certain temps, ou plutôt, un temps très incertain.