Deux indices et tout se complique...! Difficile de faire le point sur un vaisseau pris dans des tempêtes divergentes. Pour la distribution, le futur proche s'annonce plus difficile qu'il ne l'avait été il y a bien longtemps.
- DVSM, 2 mai 2022. Les mécanismes régissant les sociétés en crise ne sont pas multitâches. Ils ne s'emparent que d'un souci à la fois. Et ils ne réagissent qu'en fonction du dernier ressenti, ce qui se constate plus que jamais au lendemain du 1er mai. En fin de semaine, deux indicateurs se juxtaposaient, tel une de ces figures impossibles qui s'admirent tout en provoquant un semblant de malaise. Résumé : inflation galopante (au moins 5% en un mois), et surtout, croissance zéro. Deux indicateurs mauvais, et antagonistes. Si les économistes et débateurs peuvent grâce à ces données se régaler d'explications tortueuses, les consommateurs ont de quoi réagir d'une manière plus rude et immédiate. L'heure est venue de serrer les boulons. Dans les rayons, le vide résultant de certaines pénuries contraste avec le trop plein des prix sur les étiquettes. Les publicités tombées dans les boîtes aux lettres, ornées de mille et un slogans tentant encore de faire croire au "moins cher", ne sont plus des moteurs de motivations, mais seulement des outils pour mieux réduire les dépenses, donc le CA, en langage d'exploitant. Rarement autant d'incitations à consommer le moins possible ont été réunies. Un mauvais vent n'arrivant jamais seul, cette situation prend place dans un monde occidental dans lequel, générations moins denses et vieillissement des populations privaient déjà le terrain des générateurs naturels de croissance ayant dominé depuis un demi-siècle. Générateurs qui ont aussi permis le déploiement d'un équipement commercial qui est peut-être surdimensionné. Pour le très court terme, la menace d'extension de conflit ukrainien coiffe un climat bien peu serein pour les semaines précédant les élections législatives. La spirale s'emballe dans une orientation fort préoccupante.