Un monde sans musique serait bien triste. C'est au niveau planétaire une ambiance heureuse qui domine, alors que l'écoute en ligne dope ses positions.
- DVSM, 28 mars 2022. Entre un support enregistré qui n'en finissait plus de s'émousser et des spectacles vivants fortement pénalisés par la pandémie, les saisons récentes avaient plutôt laissé planer sur l'univers musical une atmosphère un tantinet lugubre, avec artistes en mal de travail... Bref, la musique ne tenait plus la cadence. Mais finies les rengaines tristes. L’IFPI, qui représente l’industrie mondiale de la musique enregistrée, vient de publier son étude sur le marché planétaire de 2021. Avec une progression de +18,5%, le domaine fait même partie de ceux qui font envie aux autres (sauf peut-être le créneau des chars et missiles qui s'éclate, quoi qu'il en coûte). Les recettes de l'ensemble de la musique enregistrée ont frôlé 26 milliards de dollars (25,9 Mds). Le streaming (écoute en flux continu) a progressé de +24,3%. Avec près de 17 milliards de dollars (16,9 Mds) de recettes, il constitue 65% du du CA total. Mais il ne faudrait pas enterrer trop vite les supports physiques, dont le vinyle est le symbole actif, inattendu et spectaculaire. Tous réunis, ces supports ont dépassé +16% de progression. L'Europe constitue le second marché du monde pour la musique enregistrée. Après une année 2020 en évolution très modeste de seulement +3,2%, elle a renoué avec une montée vigoureuse de +15,4% au cours de l'année écoulée. Cette croissance en France a été de +11,8%, derrière l'Allemagne, avec +12,6% et le Royaume Uni, + 13,2%. En Amérique du Nord (US et Canada) la croissance de 2021 est nettement plus fougueuse, à +22%. Ainsi, avec une tendance qui laisse entrevoir pour un relativement court terme un streaming ayant conquis 70% du marché, la musique est irréversiblement entrée dans sa nouvelle époque.