Certains constructeurs dans l'industrie automobile veulent vite braquer sur le tout électrique, d'autres dénoncent une transition dans des délais trop courts, ou même défendent encore le thermique. Comment comprendre...?
- DVSM, 10 mars 2022. Electrique...! Si le mot est magique, son application concrète à l'automobile ressemble davantage à un pari stupide. Ok, quand elle circule en ville, une automobile électrique ne pollue pas (ou pas dans le sens un peu trop "fossilement" admis). Mais comme déjà écrit et maintes fois réécrit ici (et il faudra continuer) qualifier d'énergie l'électricité est aussi inexact que si l'on qualifiait d'énergie une chaîne de vélo. Sans rien à un bout, un tonique et infatigable mollet pour la bicyclette, rien à l'autre. L'électricité n'est qu'un moyen physique, certes prodigieux, pour transmettre une énergie produite en amont (centrale thermique, à gaz, charbon, nucléaire, ou turbine au pied 'un barrage...) à un moteur, en aval. Rien d'autre. Il n'existe pas d'électricité "spontanée", pas de mine de courant... Une batterie (ou une pile) n'est qu'un dispositif dans lequel une charge, par processus chimique, est intégrée pour être en partie restituée (le rendement...) par un processus chimique inverse. Pour l'heure, il faut avoir le courage de souligner qu'en dépit d'immenses progrès, les batteries ne sont pas encore au point. Cette expression "au point" s'appliquant non à l'élément par lui même, mais de par son aptitude à une utilisation dans le sens concret attendu et nécessaire. Donc, pas assez aboutie pour pouvoir proposer au public des automobiles capables de parcourir dans les conditions usuelles et réelles les distances qui sont entrées dans la vie courante avec les carburants pétroliers. Comment oser mettre sur le marché des véhicules comme celui dont une grande marque fait actuellement la promotion, vantant ses "jusqu'à" 362 kilomètres. Un lyonnais ne vient pas jusqu'à Paris sans recharge, un nantais jusqu'à Roissy-CDG pas davantage. (Encore faudrait-il d'ailleurs, dans une communication publicitaire, préciser non ce "jusqu'à", total accessible dans les meilleures conditions possibles, mais évoquer une autonomie minimale garantie, dans des conditions plus réelles, comme par exemple de nuit, vers 17h30 en hiver, et par 3° de température extérieure, donc phares et chauffage, par exemple... Sans même évoquer un trajet jusqu'aux sports d'hiver à Courchevel, que de nombreux franciliens accomplissent sans souci avec leur turbo-diesel.
Mais même en admettant que ces batteries puissent s'améliorer, il reste cette incroyable et catastrophique aventure conduisant à mettre la charrue avant les bœufs. Autrement dit non sans savoir comment les utilisateurs vont pouvoir rouler et s'approvisionner, mais comment au préalable pourra être assumée la production de l'électricité nécessaire. Ce alors que même pour les usages courants actuels, chauffage (surtout du fait des interdictions de fait du mazout et du gaz) éclairage, besoins industriels et professionnels (le frigos et congélateurs dans la distribution par exemple), les fournisseurs font de la corde raide et que les pénuries menacent chaque mauvaise saison...? Si l'Hexagone a choisi de revenir vers le nucléaire, après s'être appliqué à en préparer et même en amorcer la mise au rebus, il n'en va pas de même sur toute la planète, et même l'Europe. L'épisode Ukraine-Russie vient de souligner à quel point nos voisins d'outre-Rhin (la Belgique est proche d'une situation comparable) sont dépendants des ressources russes en gaz et pétrole, et par ailleurs du charbon. Et il n'est même pas nécessaire d'évoquer la plus que titanesque migration nécessaire des infrastructures de distribution de carburants aux véhicules en sources d'électrons magiquement propres. Le plus sage, en attendant mieux, serait à coup sûr de demander aux industriels de poursuivre sur la voie des progrès dans la propreté des moteurs et dans leurs rendements. D'autant que selon des avis d'experts qui valent au moins autant que ceux des fossilophobes, le moteur thermique a encore bien des réserves d'améliorations. Pour des convictions mal arrimées sur le plan technique, et quelques visées carriéristes un tantinet politiciennes, les stratégies retenues vont dans un sens capable d'emporter le tout, industrie, usages..., dans une catastrophe dont le ridicule le disputera à l'ampleur. A méditer. Y.D.
-- RETOUR VERS TOUTES LES INFOS >-
-- D'AUTRES INFOS SUR ITnumeric.com >-
A propos : le blog DVSM, Distribution, Ventes & Services Magazine™ est le plus ancien outil d'information dédié exclusivement aux professionnels de la distribution des équipements et des services de loisirs électroniques et numériques. Fondé ence seul volet 1979 sous le titre "Vente", et ayant adopté le nouveau titre DVSM à l'occasion de l'an 2000 (auparavant, Vente Electronique, Vente Informatique, etc.). Actualité, analyses, documents s'y retrouvent sous la forme de ce blog sans publicité. Réagir, nous contacter : dvsm.edition@orange.fr .