TV ET NOUVELLES SOURCES : quand le numérique est entré de plein fouet dans le PAF...

La télé, c'est dépassé. Ou plus exactement, la télé se trouve peu à peu reléguée dans le rôle d'une composante parmi tous les spectacles et contenus pour écrans. Avec des conséquences à court terme...

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- DVSM, 23 février 2022. Non, la télévision n'est pas fichue. Loin de là. Mais désormais mêlée aux flux de contenus qui déferlent à la porte (ou "à" la box) des écrans des ménages, elle ne peut dès à présent que se confronter tôt ou tard à une situation de trop plein. Laquelle se fait déjà sentir très concrètement, sur un plan purement financier. Dans les turbulences occasionnées par les fusions en cours dans le monde TV + radio (en France, TF1-M6 par exemple) il apparaît soudain que les très, voire trop nombreuses chaînes que les avènements de la TNT et de l'ADSL ont suscité, certaines cessions pourraient s'avérer compliquées, ou finalisées pour des valeurs bien inférieures à celles imaginées jadis. Le mélange TV et contenues connectés, qui a déjà des effets de repli assez sensibles dans de nombreux pays sur la télévision linéaire et la télévision payante, n'en est qu'à ses débuts. Les acteurs en ligne ne vont pas se priver d'apporter de nouveaux appâts aptes à drainer des audiences, tels que créations originales, directs, etc. La situation ressemble à celle de cette place de village où trop de restaurants ayant été ouverts, ceux-ci ne parviennent plus à équilibrer leurs exercices. De ce fait, les revendre à d'autres exploitants est quasi impossible. Certains de ces établissements risquent de mourir. C'est la vie.

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Toutefois, cette étape de transition, dont personne ne peut dire jusqu'où elle se prolongera, pourrait aussi avoir des conséquences sur les marchés des équipements. En faveur de la croissance ou du repli...? Les avis ne peuvent être que partagés. En Allemagne (où des statistiques sur les marchés continuent à être diffusées) les ventes de téléviseurs (selon GFU) ont été en repli en 2021. Dans cette évolution, désormais non compensée en valeur par l'élévation encore perceptible du prix moyen, des tendances se percutent. Les grandes tailles d'écrans qui sont déjà entrées dans de nombreux foyers semblent moins déterminantes que les prestations de connexion sur la tenue des ventes, ces fonctionnalités étant moins influentes sur les prix de cession. L'histoire des écrans nous a cependant appris que la réduction du nombre des programmes tend à ralentir les actes d'achats. Un effet à rapprocher du fait que plus les acteurs sont nombreux et ont du mal à vivre, moins ils proposent des contenus orignaux et attractifs (trop chers à produire). Sur notre sol, les innombrables chaînes TV en sont à l'heure actuelle à rediffuser des... rediffusions déjà maintes fois rediffusées. Ou encore à se concentrer sur ce qui devrait être de l'information, et se résume à d'interminables plateaux de débats sans grande finalité. Trop de télé pourrait tuer la télé. Mais en même temps, les individus qui passent des heures à regarder des séquences déjà vues que proposent des sources comme YouTube sont légion. Dans ce paysage, où la réalité d'un "PAF" s'estompe, le travail des prévisionnistes est loin d'être aisé. D'autant que les choses ne se passent jamais comme on l'imagine...!

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