Dans le lancement en France la TNT, il y avait bien plus qu'une évolution technique. Et pourtant, dans l'ombre, une autres concurrence numérique attendait, comme en embuscade...
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- DVSM, 7 février 2022. En 2004, sur 24 millions de foyers équipés de téléviseurs, près de 17 millions ne recevaient que 5 chaînes analogiques. Certes, il y avait une voie "de secours" pour étoffer le choix, à travers les offres par satellites. Et c'est justement de ce camp céleste qu'a été perçue une menace née de l'arrivée de cette télévision numérique terrestre qui, dès son lancement, le 31 mars 2005, concrétisait pour tout foyer français un véritable et formidable (et probablement irréversible) changement d'ère. Avec ses 14 chaînes dites gratuites, à défaut d'être l'Amérique, voire le Pérou, c'était quand même du jamais vu. Seulement "dites gratuites", doit-on préciser, car les canaux de la TV nationale présents sur cette TNT étaient financés par la redevance, prélèvement obligatoire, expression allégée pour les termes taxes ou impôts. Donc en accès libre et sans abonnement, contrairement aux bouquets de Canal+ ou de TPS, dont les responsables ont aussitôt compris que cette arrivée, pour un public sortant seulement d'une préhistoire de la TV, allait leur compliquer la tâche. Et c'est sans une volonté que d'aucuns ont pu croire un moment légèrement surfaite que (entre autres) Patrick Lelay, alors aux commandes de TPS, a souligné avec insistance la perspective de l'ADSL. "La DS quoi ?" ont dû s'interroger bien des individus percevant cette évocation.
Aujourd'hui, nous n'en sommes plus là. Selon le dernier Baromètre de du Numérique publié par l'ARCOM (ex-CSA) la réception TV sur le territoire (téléviseur principal du foyer) frôlait pour l'ADSL 60% des foyers (59,1%) dès la fin de premier semestre 2021. Parallèlement, la TNT poursuit un repli lent mais régulier. Alors que fin 2016, ceux qui ne recevaient que la TNT étaient encore près de 44% (43,8%), ils ne sont plus que 37,4% mi-2021, soit seulement 16 ans après le lancement du terrestre. Bien sûr, l'ADSL participe à cette réception de la TNT (mi-2021, seuls 21,6% de foyers ne recevaient que la TNT en version hertzienne). Il y a donc bien lieu de distinguer, dans toute évocation, la TNT en tant que moyen de diffusion, et la TNT en tant que "bouquet" de chaînes, que bien des consommateurs ne considèrent pas comme "gratuites", puisqu'elles arrivent via un abonnement au haut débit. Un haut débit qui, à ses débuts, a sans doute provoqué pas mal de crises de nerfs compte tenu de la faiblesse des débits, fonctionne non seulement très correctement, mais est même dopé par le haut débit et la fibre. Et cette situation interdit à quiconque (sauf cas pathologique aigu, ou confrère sur Télé Satellite Numérique) de savoir combien de canaux et de sources lui sont accessibles. Dont beaucoup "gratuitement", hors abonnement... Puisqu'Internet et les célèbres (et conquérantes) plateformes se glissent pas les mêmes tuyaux.
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