La Belgique prend un virage périlleux dans l'organisation du travail. Inquiétude d'une autre époque ou réalisme face à des réalités têtues, le travailler moins pour gagner plus est-il arithmétiquement viable...?
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- DVSM, 15 février 2022. Aujourd'hui, le gouvernement belge devrait annoncer le passage à la semaine de 4 jours. Osé...! La proximité avec nos amis d'outre-Quiévrain ne laisse planer aucun doute. Par capillarité, l'idée, qui est déjà dans l'air, a de bonnes chances de se propager à l'Hexagone. Souci, cette décision du pays du spéculoos s'appuie sur une équation boiteuse, celle d'un partage du travail permettant d'atteindre un supposé plein emploi. Vrai, à une seule condition : que le reste de la planète accepte de réduire ses heures travaillées dans les mêmes proportions, et d'en réajuster le coût pour éviter tout effet de concurrence. Ce pari fait toutefois l'impasse sur un point difficilement contournable. Qu'il nous réchauffe l'atmosphère lors des belles saisons, ou qu'il brille par son absence quand sonne l'heure des petites gelées matinales, le soleil nous impose son rythme, n'acceptant aucune négo, aucun compromis. En moyenne, 8 heures par jour, il nous apporte la lumière qui guide tous les emplois du temps. Dans un schéma à 4 jours, la durée quotidienne de labeur est, si la durée de 35 heures hebdomadaire est maintenue, inévitablement associée à des journées frôlant les 9 heures (8,75 heures) et 10 heures pour une durée de 40 heures entre deux week-ends, laquelle n'était pas considérée comme surhumaine il n'y a pas si longtemps. Si, par malheur, d'autres peuples restent sur un travail plus intense, le décalage dans le coût sera inévitablement en défaveur de ceux qui se reposent plus longtemps. Cette valeur brute horaire de couvrant pas tout le différentiel. Par exemple, l'amortissement de locaux et d'outils, de la pince coupante au robot le plus performant, est inévitablement moins bien optimisé s'il est utilisé plus occasionnellement. Dans toute activité commerciale, ces facteurs apparaissent grandeur nature. Ou bien un outil commercial (magasin et tout ce qu'il contient) est ouvert moins longtemps, d'où un CA raboté; ou bien il est actif aux mêmes amplitudes horaires, mais avec des équipes plus nombreuses. Rebelote. L'accroissement de la masse salariale est-elle compatible avec la compétitivité...? Non seulement par rapport aux enseignes proches, mais aussi face aux acteurs en ligne, qui n'agissent pas forcément sur un territoire soumis aux mêmes règles. Il se pourrait qu'une bonne vieille vérité revienne à la surface : les plus courageux ont de bonnes chances de dominer les plus flémards. En résumé, tout converge vers une probable issue perdante, assortie de paramètres discordants amplifiés si, par malheur certains, obtus et coincés dans leur confiance en la valeur "travail", persistent à bosser à plein temps, temps du soleil, en quelque sorte.
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