Trop d'heures face aux écrans, des burgers trop riches, des sodas et des pâtes à tartiner trop "obésigènes", industrie et distribution courent-elles vers de lourdes mises en cause...?
-
- DVSM, 20 février 2022. - L'Edito, par Yves Dupré - Il faut parfois poser des questions qui dérangent. En songeant à des repères, comme les problèmes subis par l'industrie du tabac pour avoir diffusé des produits mauvais pour la santé, et en avoir assuré une promotion soutenue. Alors que certains déploient des techniques extrêmes pour fabriquer viandes de synthèse ou fromages végétaux (surfons sur la clientèle "véganisée"...!), alors que d'autres consacrent une énergie sans borne pour supprimer des particules fines et réduire un réchauffement supposé incontestable, un laisser-aller plonge sous silence d'autres travers qui pourraient de transformer en démarche tôt ou tard jugée répréhensible. A commencer par la génération du connecté digital. Des études viennent de révéler que les bambins de notre belle époque numérique passent plus de la moitié de leur temps face à des écrans. Si, dans un passé encore récent, le volet intellectuel et culturel de ce phénomène aurait été dénoncé vertement, c'est plutôt à une catastrophe de la sédentarité (physique) qu'il convient désormais de faire allusion. Elle constitue la meilleure manière de développer des obésités, et ces redoutables morbidités que l'on sait meurtrières quand une épidémie virale vient à se répandre. Une menace qui devient plus aigue encore puisque le télétravail, en plein développement, pourrait se combiner à une vie se partageant à l'excès entre l'écran du travail, celui de la TV ou des plateformes, du jeu et des réseaux sociaux. Les morbidités évoquées ne sont d'ailleurs guère plus recommandables quand aucun virus ne rôde dans les parages, le diabète à lui seul suffisant au malheur d'une vaste population. A l'heure du vaccin obligatoire ou presque (et d'une efficacité perfectible, mais quand même démontrée) et du pass-vaccinal indispensable pour de nombreux usages quotidiens, cette légèreté sanitaire face aux écrans ne provoque pourtant aucun émoi. Ou si peu. Pour l'instant...
Que les professionnels du numérique se rassurent, ils ne sont pas les seuls à courir le risque d'accusations à terme, et peut-être de convocations devant la justice. Les gestionnaires des linéaires mettant en vedettes et accélérant les rotations de pâtes à tartiner, onctueusement riches en tout ce que l'organisme redoute, ou encore de sodas, colas ou boissons saturées en sucres sur-ajoutés, ne pourront peut-être pas plaider l'innocence si des accusations se manifestent un jour. Et que dire de cette restauration rapide qui ne manque aucune occasion de vanter des hamburgers sur-calorifiés qui ont déjà projeté l'Amérique du Nord dans des statistiques d'obésité record. Notons que, selon une sorte de logique à l'envers, cette restauration rapide a longtemps bénéficié en France d'une TVA minorée, les établissements servant de la "vraie" cuisine étant soumis aux fiscalités les plus gourmandes.
Avertissement sans fondement...? C'est à ce stade que producteurs, industriels et enseignes devraient peut-être se montrer plus attentifs. Les industries du tabac ont longtemps poussé les feux de leur marketing, sans trop songer à prévenir les consommateurs des risques sanitaires encourus. Il ont ensuite payé le prix exorbitant d'une attitude que certains ont même qualifié de mille et un substantifs peu appréciés dans les tribunaux. Qui peut croire que jamais aucune association ou autorité de santé ne viendra frapper à la porte d'un tribunal, action collective en bandoulière, pour réclamer des comptes et des sanctions...? La récente pandémie a attiré les regards sur des éléments susceptibles d'engorger les hopitaux et de coûter cher à la collectivité. Face à un organisme pathogène issu d'aucune négligence humaines a fait frôler de peu des mesures autoritaires. Ce qui pourrait faire évoluer l'observation de certaines tendances.
-- RETOUR VERS TOUTES LES INFOS >-
-- D'AUTRES INFOS SUR ITnumeric.com >-
A propos : le blog DVSM, Distribution, Ventes & Services Magazine™ est le plus ancien outil d'information dédié exclusivement aux professionnels de la distribution des équipements et des services de loisirs électroniques et numériques. Fondé ence seul volet 1979 sous le titre "Vente", et ayant adopté le nouveau titre DVSM à l'occasion de l'an 2000 (auparavant, Vente Electronique, Vente Informatique, etc.). Actualité, analyses, documents s'y retrouvent sous la forme de ce blog sans publicité. Réagir, nous contacter : dvsm.edition@orange.fr .