SALONS, pandémie et promenade au merveilleux et inconscient royaume du non-savoir.

 Dans leurs préconisations pour les rassemblements, les responsables politiques osent une distinction bien hasardeuse en évoquant les salons dits "professionnels" et donc, sous-entendu, les autres.

- DVSM, 5 janvier 2022. Entre le jour et la nuit, subsiste toujours la pénombre, mi-chien mi-loup, où s'est peut-être perdu le bon sens. Précision : il n'est pas question ici de prendre position pour ou contre des mesures destinées à limiter les contagions. Le brouhaha de ceux qui expliquent à ceux qui protestent en passant par ceux qui veulent en emmerder d'autres est déjà assez intense. En revanche, la subtilité entre professionnel ou pas, pour un salon, est manifestement héritée de préoccupations discordantes et bien mal arrimées. Au plus simple, il se pourrait que cette distinction aux accents discriminants repose sur une sorte de vision très parisiano-théorique dans laquelle "public" signifierait  "foule" alors que "professionnel" évoquerait une atmosphère calme, feutrée, avec beaucoup d'espace. Plus construite, elle pourrait aussi s'articuler sur "professionnel" synonyme d'indispensable à la vie économique", "public" se rangeant -y avait-on pensé- entre ces notions déjà sur la sellette d'essentiel ou pas, autrement dit futile. Tout s'effondre lorsque, s'extrayant des théories issues du périmètre Elysée - Matignon, l'attention se porte sur des événements dans leur simple appareil. Exemples. Pour le moment hors périodes concernées, (mais sait-on jamais, il reste beaucoup de lettres grecques disponibles) le Salon de l'Agriculture est-il grand public ou professionnel...? Bah... Côté foule, peut-être pas vraiment pro. Surtout quand des candidats à d'éventuelles élections viennent s'y faire remarquer, orchestrant le passage de foule à cohue. Mais pro côté exposants, plus que tout autre, puisque au-delà des bambins venus voir les vaches, c'est aussi l'agroalimentaire qui se met au show boulot. Et Rétromobile, grand public, sans doute...? Les automobiles anciennes qui sont le dada des collectionneurs, c'est bien sûr tout sauf pro. Mais Il y a des centaines d'exposants qui sont présents bel et bien pour faire ce que certains évoquent en se pinçant les narines : du business. Des échanges commerciaux y compris entre pros... Comme d'ailleurs tous les exposants de tous les salons du monde. Et les grandes heures d'affluence de ce moment exquis de l'auto d'hier ne sont pas plus denses et donc pas davantage contagio-génératrices que celles d'un Equip'Auto, d'un Salon de l'Agriculture, ou d'un Equip'Hotel. Les nuances exprimées dans la sphère dirigeante sont donc sous l'emprise d'un effet de parallaxe qui tend à estomper la double présence dans tout hall de salon, composée de visiteurs et d'exposants. Sans oublier tous les autres, hôtesse, personnels des bars et restaurants, sécurité, sanitaires, et même pros du spectacle... N'allons pas plus loin, car l'idée de faire des parallèles avec d'autres lieux (qui aurait pensé "magasins") deviendrait vite incontournable. A l'heure où il faut apprendre à ne boire qu'assis, ne serions nous pas proche d'une tentative visant à nous faire dormir debout...? 

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