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De véritables grandes manœuvres sont en gestation au sein des acteurs de la télévision, qui pourraient à court terme faire apparaître un véritable bouleversement, probablement inévitable.

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- DVSM, 31 janvier 2022. Inévitables, les transformations du paysage audiovisuel français (PAF) le sont pour de multiples raisons. Ne tournons pas autour du pot, la première est d'ordre purement économique. Dans l'euphorie des deux décennies les plus récentes, une multiplication des chaînes a été observée. La numérisation (TNT puis ADSL) est venue doper un choix élargi que seul le satellite avait permis. Après une expansion un peu explosive, l'heure d'une rationalisation est venue, car au-delà de cette extension du périmètre des grands canaux, se sont invitées d'autres chaînes plus spécialisées ou thématiques. Chaînes d'information, musicales, consacrées aux sports, à l'histoire, à la jeunesse, aux films ou séries et bien d'autres constituent désormais un ensemble d'une densité colossale. Il est probable que la plupart des utilisateurs ne sachent même plus de combien de chaînes ils disposent (pour leurs 3 à 4 heures de spectacle quotidiennes), auxquelles il faut aussi ajouter les contenus venus des "plateformes", ou plus simplement encore de ce qui est simplement accessible par Internet (que 2 téléviseurs sur 3 dans le parc peuvent explorer et exploiter).

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Il n'existe que trois modes de financement possibles pour ces innombrables sources de contenus, le prélèvement obligatoire (redevance), l'abonnement et la publicité. Rarement évoquée, l'une des conséquences les plus importantes de cette évolution tient à une très logique dévalorisation des espaces publicitaires, pour des annonceurs qui ont besoin d'être visibles sur le plus grand nombre de canaux possibles, sans que chacun de ces canaux puisse prétendre appliquer des tarifs de l'ordre de ce qu'ils étaient quand  seulement quelques grandes chaînes généralistes se partageaient l'espace disponible. Revers de la médaille, la multiplication des spots diffusés est devenue hautement visible, et la durée des pauses publicitaires atteint les limites du supportable. Plus grave, elle génère des éclatements d'audiences, tout utilisateur ayant désormais plus que jamais le temps et la possibilité de zapper longuement et il n'est pas rare d'en voir "accrocher" purement et simplement un autre programme. Trop de pub tue la pub, et chasse le spectateur. Les abonnements à des bouquets en complément de la très omniprésente box ont aussi apporté une concurrence, voire adversité nouvelle, à travers les plateformes, autre pôle où le surnombre commence à se concrétiser par des déceptions (celle toute récente de Netflix, largement médiatisée, le souligne).

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Quant au prélèvement obligatoire, lui aussi file un coton fragilisé. A la veille des grandes consultations électorales, la barque tangue. Soucieux de réduire ou même supprimer ce prélèvement obligatoire de plus en plus impopulaire (qui avait été en balance avant l'an 2000 lorsqu'une cagnotte fiscale l'avait mis sur le plongeoir, finalement conservé quand lui fut préférée la suppression de la vignette automobile) presque tous les candidats susceptibles d'être élus en envisagent au minimum une forte réduction, d'autant plus souhaitée que les défaillances de l'objectivité du service public sont devenues un boulet politique dont il est impensable de ne pas au minimum en masquer les effets. Les tribulations du pouvoir d'achat y sont pour beaucoup.

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D'ores et déjà, le rapprochement programmé de TF1 et de M6 est engagé. Côté public, le sort de France-2 est dans la balance, alors que dans l'univers Bolloré, Canal Groupe se recentre avec ses "C" Canal Plus bien sûr, C8, C-News...) et la douce prise de contrôle de Lagardère Média (incluant Europe-1). Il est peu probable que d'ici "un certain temps", quelques mois ou saisons, le club des grandes généralistes aura sérieusement rétréci. Economies d'échelles et meilleurs grilles tarifaires -avec prudence- sont dans les feuilles de route. Alors qu'une bonne part des excès d'un temps file vers la déroute. Ainsi va la vie...

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A propos : le blog DVSM, Distribution, Ventes & Services Magazine™ est le plus ancien outil d'information dédié exclusivement aux professionnels de la distribution des équipements et des services de loisirs électroniques et numériques. Fondé ence seul volet 1979 sous le titre "Vente", et ayant adopté le nouveau titre DVSM à l'occasion de l'an 2000 (auparavant, Vente Electronique, Vente Informatique, etc.). Actualité, analyses, documents s'y retrouvent sous la forme de ce blog sans publicité. Réagir, nous contacter : dvsm.edition@orange.fr . 

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