INDUSTRIE, replis sévères dans la filière aéronautique de "l'autre région" de l'Airbus.

Il n'y a pas qu'à Toulouse que l'on construit des aéronefs. La Loire Atlantique est également très engagée dans cette activité, que la pandémie a directement et indirectement frappée.

- DVSM, 11 décembre 2021. Rarement, les enjeux liés au désastreux épisode de l'aéroport projeté à Notre-Dame des Landes ont été clairement exposés. Cette plateforme aéroportuaire, qui fut initialement imaginée dans les années 60 pour créer un très irréaliste point d'envol destiné au futur Concorde, le rapprochant ainsi de l'Amérique, n'était plus orientée sur cette futile illusion. Si sa perspective abandonnée restera comme l'un des plus insolents symboles des doigts d'honneur que l'Etat est capable d'adresser à ses citoyens en balayant le résultat d'un référendum, ce n'est pas pour cette destinée d'un autre temps que la région l'attendait, mais pour permettre l'extension de l'actuel aéroport de Nantes, "Nantes Atlantique". Lequel, saturé et aux abords hors du temps, n'aurait pas été abandonné, mais réaffecté à Airbus pour ses activités locales. Comme le rappellent quelques grandes signalisations, c'est en ce lieu que s'opère une part essentielle de la production des appareils dits "monocouloirs", en clair la famille des Airbus 320 (318, 319, 320, 321, 320 Neo etc..), ligne largement leader mondial sur ce segment concernant les courts et moyens courriers (ces appareils étant en outre de plus en plus adoptés pour des liaisons longues, transcontinentales). Or, le ralentissement du trafic suite à la pandémie, la mise en suspens de pas mal de commandes, et les conditions d'une reprise lente et aléatoire (et qui le sera tant que des nouveaux variants auront l'audace de se mêler à cette pénible épreuve) ne sont pas sans effet sur la vie économique locale. D'autant plus que la production se heurte aussi au problème majeur des pénuries impactant de nombreuses facettes de la vie des entreprises.

Les responsables économique des Pays de la Loire chiffrent à 37% ce repli dont la filière se serait bien passée. Il est clair que rien ne peut, entre le court et le moyen terme, songer que cette phase délicate n'aura pas à être compensée, probablement par un étalement de dettes. Comme le rappellent quelques principes fondamentaux, même étalée, une dette reste une dette, et plus elle est étalée, plus son coût est élevé. Ce point économique d'une région est une parfaite illustration de ce que subissent de très nombreuses autres industries, dans des très nombreuses régions. 

- Photo : Google Maps.

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