MUNICIPALITES : certaines n'ont toujours pas compris le vrai souci du centre-ville.

 Les histoires aussi vraies que déconcertantes se construisent toujours et encore. Les accès aux centres des villes moyennes se restreignent, les commerces succombent, les cités s'endorment, finis les beaux rêves.

- DVSM, 17 octobre 2021. Les accusations envers le "grand" commerce pour des crimes qu'il ne commet pas vont pouvoir se multiplier. Parmi tant d'autres, l'exemple de ce jour démontre que dans les esprits des élus, circulent parfois de drôles de conceptions. Dans une bourgade sympathique d'une lointaine Seine-et-Marne*, la rue commerçante centrale aboutit à une place dominée d'un majestueux hôtel de ville. Il n'y a encore pas si longtemps, cette place accueillait les véhicules de nombreux consommateurs venus s'approvisionner, en boutiques ou sur un marché où les étals riches des produits locaux suscitaient d'autres envies que les supposés rassurants "nutricodes". Mais ça, c'était avant, avant que la place soit refaite, et désormais accessible à seulement une petite dizaine de voitures, avant que la rue centrale, en ce moment même totalement défoncée pour se métamorphoser en une probable piétonisation. "Un cadre embelli" suggère en substance un panneau explicatif énumérant ce que les contribuables du secteur s'offrent sans peut-être, en majorité, ne jamais l'avoir demandé. Le futur est déjà limpide. Plus difficile, voire quasi impossible d'accès, les consommateurs pourraient bien diriger leurs pas vers d'autres étals.

Coïncidence, le franchisé Leclerc, installé depuis des années dans une proche surface moyenne, termine justement l'agrandissement de son magasin. Bel établissement d'ailleurs, logé au cœur d'un quartier pavillonnaire légèrement excentré, qui vient de passer d'environ 2500 à 4600 mètres carrés, avec une offre devenue fort large en alimentaire et en de nombreux autres segments. Faudra-t-il accuser cet acteur d'un commerce de notre époque d'avoir vidé le centre de la gentille bourgade...? Les pires adjectifs lui seront-ils destinés quand, dans quelques années, les propriétaires des fonds de commerce de l'avenue et de la place ne trouveront inéluctablement plus personne pour reprendre des locaux ou des baux devenus sans aucune valeur...? N'y avait-il aucun moyen d'accueillir en centre-ville les installations de ces points de vente et d'en faire de très efficaces générateurs de trafic, dont auraient pu profiter tous les autres...? L'intelligence avec celui que l'on croit ennemi manque encore dans les esprits de bien des décideurs. 

* Les illustrations ci-dessus ne sont pas des images de la ville évoquée dans ce sujet, par ailleurs connue de très longue date par l'auteur de ces lignes. La nommer aurait été inutile, cet exemple n'en étant qu'un parmi beaucoup d'autres largement comparables. 

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