LE TERRAIN : une bien belle "Promenade" en Seine-et-Marne. Si Louis-XVI avait su...!

 Près de 10 ans après l'agrandissement du centre commercial de Claye-Souilly, le parc commercial contigu voulu jadis par la municipalité a enfin vu le jour. Une promenade dédiée au shopping...! D'ailleurs, c'est son nom.

- DVSM, 28 octobre 2021. Claye-Souilly était un lieu connu pour (au moins) deux raisons presque aussi historiques l'une et l'autre. D'abord, chronologiquement, ce fut la première escale du roi Louis XVI dans sa fuite vers Varennes le 20 juin 1791, à l'époque où les attelages parcouraient en une journée bien moins de distance qu'un TGV aujourd'hui en un bon quart d'heure. La seconde raison est ce "caddy moyen" le plus élevé d'Europe que réalisait il y a déjà un bon nombre d'années l'hypermarché Carrefour (à l'époque l'un des cinq plus grands de l'enseigne et, probablement, de tous les hypers de la planète). Un record en recettes perdu depuis, non du fait de l'incompétence des équipes, mais sous l'effet des nombreuses ouvertures (souvent à la fois concurrentes "de l'intérieur"). Une évolution du commerce local qui avait fait pressentir par le maire de Claye-Souilly de l'époque et pour son patrimoine commercial le besoin de ne pas en rester là. Aux 22.000 m2 supplémentaires (l'équivalent de la surface du magasin Carrefour) dont se voyait doté le centre , pour l'occasion baptisé "Les Sentiers", il semblait utile de répliquer par anticipation à d'autres arrivées assez imminentes, comme Aéroville près de Roissy aéroport, ou encore le centre "Les Jardins de Meaux" (avec un hypermarché Auchan, une petite FNAC, un Leroy-Merlin et un Decathlon, notamment) etc. C'est dans ce contexte que naquit le projet de ce nouveau lieu impliquant une profonde restructuration des moyens d'accès routiers.

C'est chose faite, presque "bien tardivement", pourrait-on regretter. Entre les sempiternels délais pour les autorisations (commissions d'équipement commercial), les divers bouclages, le temps classique des travaux, hélas pris en traitres par une imprévisible pandémie, on y arrive enfin, alors que non seulement la concurrence locale s'est étoffée comme prévu, et que la consommation a amorcé depuis quelques saisons une tendance négative qu'il aurait été judicieux d'anticiper... Trop tard. Une soixantaine d'enseignes diverses sont donc présentes (voir tableau), dans un décor plutôt réussi. En un dimanche encore très ensoleillé et doux comme pour prolonger l'été, et c'est la foule. Il reste que près de 10 ans pour un développement de ce genre peut paraître un peu long, entre le tiers et le quart d'une carrière professionnelle : a-t-on conscience des dommages induits par de tels délais, et l'éventuelle inadéquation qui en résulte face à des conditions en chalandise ayant inévitablement évolué...?

Le côté récréatif est largement présent dans ces "voies" ou rues délimitées par des magasins aussi variés qu'espéré. Des noms connus y sont implantés, de quoi nourrir un trafic non négligeable. Encore que...

En effet, au cours des mois récents, les évolutions du business (que l'Hexagone subit comme l'ensemble du monde occidental) mêlés aux confinements et autres restrictions liées au Covid, ont durement frappé les lieux de commerce. A Claye-Souilly, l'apparition de cette "Shopping Promenade", loin de consolider les Sentiers, semble l'avoir fâcheusement déshabillé. Ainsi, les effets négatifs se mélangent, avec des enseignes ayant tout simplement fermé boutique dans le centre (comme le restaurant Flunch) et d'autres dont les responsables ont opté pour une migration vers le nouveau parc. C'est le cas pour le restaurant Hippopotamus, l'ex "voisin d'en face" de Flunch, la double désaffection donnant à la jadis belle entrée une allure soudain lugubre, ou d'autres, comme La Chaise Longue. Ce qui amplifie le phénomène des cellules vides remarquées dans bien des galeries marchandes. 

Si beaucoup de choses sont concrètement fort réussies dans cet espace tout neuf, il reste quelques détails pour lesquels un regard plus sévère s'impose. La belle enseigne évocatrice de ce bâtiment (photo ci-dessus) dont on devine à quel usage il est destiné entre dans un thème trop souvent à la fois mal dimensionné et bien peu agréable à voir, comparé à ce que des gestionnaires de centres se sont appliqués à superbement mettre en œuvre. Si les uns le peuvent, pourquoi pas les autres...? De ce genre de détail naît ce sentiment parfaitement associable à la médiocrité. 

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