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Au nez et à la barbe d'un chômage qui reste très élevé, les difficultés pour pourvoir des postes de travail prennent un tour très inquiétant. Grave sujet dont l'analyse est pour le moins brouillon.

- DVSM, 5 octobre 2021. Les difficultés liées à l'emploi sont désormais perçues par l'ensemble des populations. Pourquoi "des" et non "de la" population...? Nous y arrivons, un peu plus loin. Un hebdomadaire* vient de publier un dossier, un de plus, sur un souci majeur que connaît le pays : la multiplication des déserts médicaux. Le constat qui y est dressé n'a pourtant rien d'un scoop. Le phénomène était déjà identifié il y a au moins une vingtaine d'années, d'une manière moins aiguë mais parfaitement identifiable. Depuis, il n'a fait que s'aggraver. Mais qui, dans la population, ignore encore les délais démesurément longs nécessaires pour décrocher un rendez-vous chez un généraliste, un spécialiste, un dentiste, un ophtalmologiste...?  Faire semblant de découvrir le problème confine à une hypocrisie sans borne, en découvrir l'ampleur souligne une vie hors du temps pour tout individu un peu rêveur et surtout révèle une grave défaillance côté responsables de ce système de santé supposé extraordinaire. Mais en fouillant un peu plus, ce qui peut se faire simplement en se promenant dans les zones d'activité, il apparaît que les praticiens médicaux ne sont pas les seuls à présenter des effectifs lourdement déficitaires. "Plus moyen de recruter qui que ce soit", disent en substance des artisans dont les panneaux de recrutement sont à la vue de tous depuis des mois, parfois des années. "Personne ne se présente" nous explique désabusé un couvreur, confirmant l'écueil sur lequel buttent un maçon, un plombier, un garagiste, un paysagiste, un peintre en bâtiment, et bien d'autres. Côtés entreprises plus importantes, mêmes constats, mêmes angoisses.

Enoncer cela suffit à déclencher une rafale d'explications, qui peuvent éventuellement se comprendre lorsqu'elles sont exprimées autour d'un comptoir ou lors d'un dîner entre amis, mais deviennent insupportables lorsque ce sont des observateurs supposés "observer" qui les déroulent sur les médias. Soit, certains travailleurs préfèrent ne pas abandonner un chômage qui leur procure des moyens de subsistance plus confortables que les salaires qui leurs sont proposés. Bien sûr, les défaillances dans la formation professionnelle jouent aussi un rôle dans cette pénurie tenace. On ne peut davantage sous-estimer le poids de la mobilité des ménages, qui n'a rien d'un luxe, mais se fait contrainte quand dans un couple, celui ou celle qui tient un emploi ne veut surtout pas s'en éloigner pour que son partenaire en accepte un dans une autre région. La crise du corona virus a également créé une rupture pour certains professionnels qui redoutent de rester dans des métiers devenus à risque, risque par exemple de devenir non praticables si des mesures de confinement sont imposées. Il y a quelques heures, les professionnels de la montagne n'ont en rien dissimulé leurs soucis grandissants face à des recrutements qui risquent de s'avérer très problématiques pour la prochaine saison de sports d'hiver.

"Les populations...?" Les chroniqueurs sont-ils aussi curieux qu'ils le devraient, pour fournir aux gazettes des informations complètes...? Car le phénomène des recrutements à problèmes n'est pas spécifique à la France. Il suffit de parcourir l'actualité de quelques pays proches pour constater que les pénuries de main d'œuvre sont constatées bien au-delà de nos frontières, et même bien au-delà de l'Europe. Un étude dont la presse canadienne se fait l'écho relate que le même pépin est constaté dans 45 pays, où 69% des entreprises ont éprouvé ou éprouvent des difficultés à parfaire leurs équipes. Face à cette tendance, plutôt occidentale, il serait utile de se pencher sur l'évolution démographique (souvent évoquée ici), laquelle, à défaut d'être la cause unique, pèse à l'évidence dans la balance. Pour les déserts médicaux, outre une gestion calamiteuse du numerus clausus, de nombreux praticiens ont tout simplement un âge qui ressemble à celui du reste de la population, ce bouillant baby-boom qui devient le désastreux papy-plouf. Comme leurs semblables dans les tranches d'âges abondantes, ils arrivent ou sont arrivés à l'heure de la retraite. Compliqué, car justement, en prenant de l'âge, la population a davantage besoin de soignants... 

 

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Tag(s) : #- A LA UNE, #- Eco-conjoncture
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