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Une à une, les flammes des bougies, déjà moins brillantes, vacillaient et s'éteignaient. Puis, vint l'obscurité, alors qu'autour, vivait déjà une nouvelle lumière.

- DVSM, 25 août 2021. Du Teppaz aux plateformes de téléchargement, l'aventure musicale a traversé en l'accompagnant l'ère du baby-boom. Il y a quelques années, chacun insistait sur sa façon d'être Charlie. Ce matin, Charlie n'est plus. Pardon pour ce vagabondage entre des repères qui ne sont pas de la même famille, mais recoupent tant de liens que le quotidien nous fait parfois perdre de vue.

Great Yarmouth, été 1964. Dans cette station balnéaire baignée par la très fraîche Mer du Nord, à près de 200 km au nord-est de Londres, c'est une belle soirée de tumulte. Ayant surgi dans une vague musicale dont la force est celle d'un tsunami, les Rolling Stones sont les vedettes d'un concert, prévu il y a quelques mois dans une salle qui ne peut désormais accueillir que le quart des candidats spectateurs. Des "mods", des "rockers", des jeunes anglaises et anglais, vibrant à l'idée de voir et écouter en vrai leur coqueluche, en fait, une parmi d'autres. Car sur les ondes de la radio pirate Radio Caroline, mondialement connue, et de Big L, autre illégale à la popularité un peu plus britannique, se battent dans les listings du hit-parade des Animals, Manfred Mann, et quelques autres, sans oublier les Beatles et leur Hard day's night, sur le transistor comme sur les écrans. Ici ainsi que dans de nombreux pays, la vague géante du baby-boom a surgi. On ne peut pas dire "sans prévenir", même si sous de nombreuses latitudes, les Etats semblent avoir découvert trop tardivement ce que la simple lecture de leurs statistiques démographiques aurait pu leur révéler, s'ils avaient eu d'autres perspectives que leurs quelque peu égoïstes perspectives d'élections locales. Des deux côtés de la Manche, la grande marée musicale s'écoute avec les moyens du bord. On fait avec, non sans quelque résistance et maints regards hostiles, du côté de cette vieille Angleterre et de sa BBC. En France, pas de Radio Caroline, mais Europe "n°1", et ce tourne-disque d'origine lyonnaise sur lequel commencent à tourner les refrains de ces pierres qui roulent. 

Dans la nuit, il n'y a pas 5 ans, alors que Noël se prépare activement*, une voix sur une radio parmi des dizaines vient de passer un message, Johnny est mort. Désabusé, sachant son idole mal en point, le baby-boom encaisse, sans broncher. Presque assommé. Mais pas sans réagir. Et les Champs Elysées s'en souviendront longtemps. La capitale n'avait connu telle affluence pour des obsèques que lorsque Victor Hugo fur porté en terre. Qui l'aurait parié.? Ne serait-ce qu'à l'émotion des foules que l'on mesure l'impact des grandes disparitions.? Charlie Watts, batteur de ces Rolling Stones, disparaît d'une manière à la fois plus discrète et plus fataliste. Un peu comme ce dernier jour de vacances qui disparaît, et dont on savait depuis toujours qu'il ponctuerait un soir un moment pas comme les autres. Johnny Hallyday et les Rolling Stones auront partagé cette spécificité consistant à exister sur les microsillons, la radio AM, puis FM, les albums 33 tours et les chaînes hi-fi, le CD, le DVD, le MP3, Youtube, les téléchargement, la radio sur IP... Au-delà, les dimensions ne souffrent plus la confusion. Les Stones auront régné sur toute la planète, et les Champs Elysées seraient bien trop exigus pour contenir une émotion qui est en outre composite, celle d'un groupe, et non celle d'un seul monument.

Ils sont déjà nombreux à avoir quitté ce monde, les artistes qui ont fait briller cette période qui, elle aussi, s'éteint doucement, mais inéluctablement, comme cela était inévitable. Doucement, la liste s'allonge. Un commentateur a exprimé ce que beaucoup ont déjà assimilé, Watts parti, les Stones ne sont déjà plus réellement ce qu'ils furent. C'est sans doute davantage. Au fait, encore un étrange clin d'œil dans les baguettes de Charlie. Il s'entend particulièrement dans un titre en forme de message, presque SMS ou tweet prémonitoire : "Get off my cloud"...! Sans oublier ce que les professionnels de l'audio et de la vidéo ont pu partager de cette longue époque, l'heure est presque venue de surveiller quand la dernière de ces lumières encore scintillante sera soufflée par l'air du temps qui a passé. Plus une vie est belle, plus sa fin est cruelle.

* 5 décembre 2017 

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Tag(s) : #- A LA UNE, #- Personnalités
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