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Un an après les premiers signes de la contagion, la pertinence des mesures prises, confinements, couvres-feux, distances de sécurité... reste difficile à évaluer. Pendant ce temps les trésoreries s'épuisent...

- DVSM, 10 février 2021. Il n'est pas question ici de minimiser la moindre des facettes de l'épidémie, et encore moins des proportions prises par ses conséquences humaines. Mais les dégâts économiques sont énormes. Ils s'amplifient et se préoccuper de la bonne adaptation des armes utilisées est de plus en plus impératif, d'autant plus que tout semble indiquer que la circulation du virus et de ses variants est loin d'être terminée. Dans l'industrie comme dans la distribution, les chiffres ne sont pas que des symboles. Ils doivent être considérés et surtout utilisés comme des outils essentiels dans l'organisation stratégique. Ils doivent être précis, apparaître en quasi temps réel. Pas commode, alors que bien des valeurs restent très infinitésimales. 

Ainsi, le cap de 80.000 décès qui vient d'être franchi impressionne. Il est en effet considérable, et pourtant, il correspond, en le convertissant en moyenne journalière, à "seulement" 2,3 décès quotidiens par département, en ne prenant en compte que les 95 départements de la métropole. Environ 3.500 personnes sont en réanimation, alors que, selon les chiffres officiels, le territoire dispose d'environ 7.000 lits de cette catégorie. Ce qui équivaut à une occupation de 1 lit sur deux. Une moyenne, qu'il faut appréhender en sachant que les personnes victimes du Covid ne sont pas les seules à avoir besoin de réanimation, et qu'en outre, comme toute moyenne, ce 1 sur 2 correspond à des occupations nettement inférieures dans certains endroits, et bien au-delà de la saturation dans d'autres.

Certains pourraient trouver l'évaluation qui suit bien peu honorable s'il était question d'y déceler la moindre envie de minimisation. En effet, le nombre de 80.000 décès est un niveau qui, en se fondant sur environ 67 millions de citoyens, ne correspond qu'à 0,12% de la population. Négligeable...? Non, au contraire, extrêmement inquiétant. Cette "minuscule" fraction est même de nature à faire naître une immense frayeur. Avec ce niveau relativement faible, nous sommes dans une situation par endroit proche de l'explosion, presque la panique. Que deviendrait-on si notre système de santé, généreusement décrit comme solide*, était soudain confronté à un ennui simplement deux fois plus important, concernant 0,24% de la population...?  

À voir des quantités de magasins clos dans des galeries marchandes moyennes, car tous accolés à un hyper et comblant les fatidiques 20.000 mètres carrés, à imaginer les pertes engendrées dans une telles mise à l'arrêt, et en tenant compte des proportions évoquées, comment ne pas s'interroger sur les possibilités réelles d'une évaluation juste de l'efficacité sanitaire découlant des choix la régissant...? Sans ces fermetures et autres obligations, enregistrerait-on davantage de contaminations, et combien...? Les décisions venues des instances dirigeantes, relevant davantage du "couper tout ce qui dépasse" que d'une approche pointue, acceptables dans un tout premier temps, deviennent de plus en plus difficiles à valider. Certes, notre Ministre de la Santé nous montre régulièrement des courbes représentant les évolutions des cas contacts, des sujets traités en hôpital, des malades en réanimation, et même des intimes composantes des eaux usées. Mais pour les véritables sources de contamination, c'est copie blanche. On suppose, on pense que, il est probable... Pour les "qui, où, quand, comment..." ne serait-ce qu'un peu plus précis, rien. Sait-on qui s'est contaminé dans la rue, dans les transports, dans les magasins, dans les bureaux, dans les restaurants . Même pour ces derniers, désormais fermés depuis des mois, sans que les courbes ne baissent réellement, où donc est la faille...? L'Etat a-t-il seulement songé à s'équiper, ou à faire intervenir des intervenants sachant réellement construire du comptage précis...? Il existe depuis longtemps des panelistes (par exemple) capables de mesurer combien de produits de diverses catégories sont vendus, chaque semaine, où, à quel prix, de quelle marque... Certes, ce genre de travail a un coût. Les résultats qui en découlent permettent cependant à de nombreuses entreprises de gérer des diffusions en volumes d'une manière extrêmement précise. Si les dispositifs décidés plus ou moins à la louche restent le seul moyen pour réagir, il ne faut pas s'étonner de voir les conséquences économiques et sociales se mesurer "à la pelle", sans d'ailleurs déboucher sur des bilans totalement convaincants sur le plan sanitaire. Plus décevant qu'inquiétant, ou le contraire...?

(Il faut objectivement reconnaître que cette faiblesse dans la connaissance n'est pas le regrettable privilège du seul Hexagone. Mais est-ce avoir rêvé que d'avoir imaginé un jour une mobilisation aussi importante pour acquérir ce savoir que pour développer les vaccins...? Un pari en passe d'être gagné, et sur lequel bien des dirigeants se sont peut-être contentés de compter sans aller chercher plus loin...)

* Solide si l'on fait abstraction des interminables heures d'attentes passées par des malades arrivant dans les services hospitaliers d'urgence, des mois nécessaires pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste, en ophtalmologie, dermatologie, etc., voire un cabinet dentaire, sans même évoquer les déserts médicaux qui se sont emparés de l'univers des généralistes, tout cela étant déjà d'actualité bien avant l'arrivée du coronavirus... 

 

 

 

 

 

A propos : le blog DVSM, Distribution, Ventes & Services Magazine™ est le plus ancien outil d'information dédié exclusivement aux professionnels de la distribution des équipements et des services de loisirs électroniques et numériques. Fondé en 1979 sous le titre "Vente", et ayant adopté le nouveau titre DVSM à l'occasion de l'an 2000 (auparavant, Vente Electronique, Vente Informatique, etc.). Actualité, analyses, documents s'y retrouvent sous la forme de ce blog sans publicité. Réagir, nous contacter : dvsm.edition@orange.fr . 

Tag(s) : #- A LA UNE, #- A cause du virus...
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