MOBILITÉS : le Japon, pauvre en pétrole, reste peu favorable à l'auto électrique...

Cette position peut paraître insolite, car c'est l'absence quasi nulle en ressources pétrolières de leur pays que les responsables nippons mettent en avant pour en justifier l'orientation. Pourtant simple à comprendre....

- DVSM, 11 janvier 2021. Il serait au premier abord facile d'imaginer une forte tendance en faveur de l'électricité pour l'automobile, dans un pays ne disposant pas de ressources fossiles importantes. C'est pourtant sur cette dépendance au pétrole que se fondent depuis longtemps les dirigeants japonais. Ce qui tend à démontrer qu'ils ont aussi bel et bien touché du doigt la réalité concrète pour eux, mais aussi pour nombre d'autres pays, notamment dans le monde occidental. En effet, un parc de véhicules électriques important ne peut que nécessiter une production de mégawattheures elle aussi d'ampleur. Or, dans de nombreuses régions de la planète, la production d'électricité frôle déjà la ligne de crête pour l'alimentation en usages domestiques et industriels.

Dès lors, l'arrivée d'une grande quantité de véhicules électriques va inéluctablement placer les responsables en production d'énergie face à des choix cornéliens. Ou bien sous-alimenter foyers, transports et usines, ou bien amplifier l'usage des générateurs dits "à flammes", alimentés en pétrole ou en charbon. Chacun s'accorde pour considérer que les énergies dites renouvelables sont loin de suffire aux besoins constatés et d'autoriser mieux que des transitions modestes. Quant au nucléaire, il est dans une position délicate, face à des adversaires redoutables (y compris, pour le pas dire surtout, sur le plan politique) et à la bien réelle difficulté de l'élimination des déchets radioactifs. A ces constats, s'ajoute le fait que la production d'un "watt utilisable" en électricité est plus gourmand en ressources amont que les watts directement utilisables avec les hydrocarbures, tout en imposant des moyens de génération surdimensionnés. L'électricité ne se consomme en effet qu'au prix d'une production simultanée. Durement éprouvé par les conséquences du tsunami de 2011*, nos amis japonais ont certainement eu plus que d'autres l'occasion d'étudier avec lucidité les soucis liés à l'énergie. D'où cette vision de l'auto électrique, surtout très appréciée en formule hybride (pour dépolluer les sites urbains).

* Les 19.000 morts déplorés lors de cette catastrophe ayant bien été des victimes de cet effet terrible de submersion, et non du nucléaire, comme cela est parfois hâtivement affirmé ou sous-entendu.

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