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Pour l'Europe, il n'est pas certain de pouvoir affirmer que la nouvelle année commence bien. Peut-être pire que le virus, l'éloignement de la Grande-Bretagne ressemble à un pépin fort préoccupant.
- L'HUMEUR DU JOUR - Par Yves Dupré. - DVSM, 5 janvier 2021.Si l'union fait la force, la désunion pourrait bien la réduire. Entre les mille et une questions à propos soit des difficultés que rencontrera peut-être le Royaume Uni, soit les désagréments subis par certains sur les deux rives du Channel, le principal thème de réflexion (un peu tardif…) pourrait bien aller au-delà. La vraie et dominante raison de la constitution de l'ensemble européen, initialement imaginé pour en finir avec des conflits armés à répétition, était progressivement devenu un réflexe face à un monde dont les dimensions ont été bouleversées par l'émancipation d'autres régions de la planète. Doucement, certains européens avaient compris que, niveaux de développement (et de vie) s'équilibrant alors que les marchés se reconfiguraient à l'échelon des continents, une vie en morcellement, celui-ci fut-il chargé d'histoire, de culture et de traditions, deviendrait inéluctablement une vie plus difficile. L'Occident, qui se résume par l'Amérique du Nord et le Vieux Continent, n'est plus seul, et doucement, inéluctablement, des paramètres liés à la loi du nombre se figent tels des impératifs indestructibles.
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Ainsi donc, à l'heure où le Brexit est devenu réalité, en mesurer les conséquences ne peut plus se limiter à des files de camions, quelques taxes, des paperasses revenant au galop, ou des tonnes de poissons auxquelles certains pêcheurs devront renoncer, remettant en pleine visibilité la notion d'eaux territoriales. Dans l'électronique et le numérique, depuis longtemps, les assises de ce Vieux Continent s'étaient articulées autour de trois nations dominantes en nombre, l'Allemagne, La France et la Grande Bretagne, soit respectivement 83, 67 et 64 millions d'individus. Une "base" de près de 215 millions d'âmes (presque deux fois le Japon...!), consolidée par des voisins immédiats et historiquement fondateurs où devenus très rapidement adhérents (Benelux, Italie, Espagne, Portugal*). Inutile d'entrer dans l'interminable débat sur les adhésions qui ont suivi. De nombreux axes de l'économie reposaient sur ce que certains comparaient à un tabouret jamais déséquilibré puisque reposant sur trois pieds. Cette clé de voûte vient de s'écrouler.
Les commentaires peu élogieux n'ont pas manqué pour l'action de ces voisins d'outre-Manche ayant réussi à entraîner cette dislocation, et même à au moins un de leurs dirigeants ayant eu l'idée (saugrenue…?) de promette un référendum. Tout dirigeant politique sait qu'il y a des questions à ne jamais poser au peuple. Il est peut-être également, et même surtout, de circonstance de regretter que, côté Bruxelles, les responsables en charge de l'Union n'aient pas réussi à détourner les britanniques de leurs envies d'escapade. Une responsabilité qui est d'ailleurs à mettre aussi au débit des différents chefs d'Etats, hypnotisés par des intérêts multiples, leurs avenirs d'élus n'y étant pas toujours hors sujet. Les petits tracas de ces premiers jours ne sont probablement pas grand-chose comparés aux gaspillages de possibilités que l'Europe "moins un" s'inflige quasi inconsciemment pour le long terme. Le supposé couple franco-allemand, qui est plus dans le "je t'aime, moi non plus" que dans toute autre galipette d'amoureux, est-il désormais assez musclé pour entraîner dans son sillage des associés moyens, petits, plus ou moins développés, ayant les regards dispersés, des économies aux solidités diverses… Est-il assez baraqué et persuasif pour faire s'évaporer toute autre envie de filer à l'anglaise (y compris au sein de l'Hexagone...), ce qui pourrait se prolonger par un effet détricotant genre pelote de laine…? Au moment où des empires conquérants s'affirment de jour en jour, n'aurait-il pas fallu tout faire, "...quoi qu'il en coûte", pour éviter que cet épilogue aux facettes lamentables ne vienne ternir ce début de siècle n°21…?
* Rappelons-nous, ce n'est pas si vieux, des vœux de Valéry Giscard d'Estaing, alors Président de la République, adressait "aux immigrés, Espagnols, Portugais…".
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