Où la différence entre l'attitude d'un client qui part du magasin le regard bougon et celle d'un autre au sourire apaisé prend-elle naissance...? Exactement là ou le service (vrai) se distingue de la coûteuse et incorrecte façon de s'y dérober... Simple exemple.
- DVSM, 16 octobre 2020. A l'heure où rien ne semble possible sans le secours d'une solide connexion et d'une application numérique éprouvée, un regard sur de bonnes vieilles méthodes n'est pas inutile. Depuis plusieurs années, une proportion écrasante du monde du commerce considère comme dégourdi de dire en substance à tout client qu'il n'a qu'à se débrouiller pour emporter ses achats, sauf à lui vendre un sac supposé renouvelable dit "de caisse" (sans doute parce qu'il va passer pas mal de temps dans l'auto). Initiative sous l'influence des suppliques écologistes en guerre contre le plastique, entre autre, et dont les premières salves avaient donné à Michel-Edouard Leclerc l'occasion de préciser que les opérations sur ces sacs de caisses, bien médiatisées, avaient fait progresser la notoriété de l'enseigne. Tous les produits sont disponibles avec des arguments Leclerc...! Toutefois, rappelons que l'excuse d'une interdiction pour les sacs est un parfait mensonge. Seuls les non biodégradables sont bannis. Nombreux sont les clients qui le savent. Et quand les achats s'avèrent plus volumineux, que faire...?
Tout aussi écologique, car sans plastique, bon marché avec son bout de tube en carton et ses quelques centimètres de fil de fer, la poignée que la "Samar" (photo), antiquité du musée (très virtuel) de DVSM, offrait (du verbe "offrir", donc gratuitement et avec plaisir) à son chaland partant avec son paquet solidement ficelé était d'un grand secours. Le grand magasin né de l'initiative du couple Cognacq-Jay et dont le slogan affirmait presque sans excès qu'on y trouvait tout n'était pas le seul à user de cette poignée d'hier. A l'époque où 7 ménages sur 10 en France n'étaient pas encore motorisés*, un grand nombre d'acheteurs de la zone Paris-banlieue (comme dans des grands magasins de province) repartaient vers leurs pénates par le métro (et souvent, ensuite, avec un train de banlieue), trams et bus et trolleybus, encombrés d'un ou plusieurs colis emballés dans un solide papier kraft (biodégradable…!) et maintenus par une ficelle si solide que sans cette poignée, les doigts du porteurs n'auraient pu hésiter qu'entre l'engourdissement ou le cisaillement avec ampoules (non led). Au lieu de chercher à inventer des "concepts" à n'en plus finir, quelques retours sur de bonne vieilles méthodes ne nuiraient pas aux enseignes les mettant en pratique.
* Chiffre de fin 1959.