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En dépit de quelques réactions d'un optimisme un peu forcé, l'annonce d'une auto électrique moins chère, d'un intérêt modeste, souligne surtout le sur-place technologique qui affecte le domaine des batteries.

- DVSM, 23 septembre 2020. Une diminution importante du temps de recharge des batteries aurait constitué un événement majeur. C'est manqué, et particulièrement significatif. La baisse du prix des automobiles Tesla est finalement assez peu euphorisante, mais en revanche particulièrement révélatrice. Attribuée certes à un coût des batteries diminuant fortement, l'apparition prévue dans l'offre maison de véhicules électriques moins onéreux (mais quand même loin des taris "familles nombreuses") est probablement, pour l'essentiel, le résultat d'une profonde rationalisation des processus de fabrication des véhicules comme des éléments au Li-Ion, qui bénéficient de volumes en croissance. Le plus épineux des problèmes liés à ces accumulateurs, leur temps de recharge, subsiste cependant intégralement, et d'une manière plus que voyante désormais. Un peu plus accessible, l'auto électrique ne gomme pas le moindre atome de ses facettes les plus rédhibitoires, le couple autonomie et recharge. 

Or, le paysage de la mobilité électrique évolue en profondeur. D'une part, plus que les autos purement électriques, "qui ne se vendent pas"*, ou très peu, ce sont les "hybrides rechargeables"** qui tendent à connaître un succès croissant. Rassurantes puisque également thermiques, aptes aux pleins vite faits et aux longues étapes, elles se sont installées dans les catalogues de presque tous les fabricants. Tesla devrait-il en arriver aussi à cette conception, et Elon Musk, dès lors à… manger son chapeau…? Ce serait très pénalisant pour cette firme qui non seulement rentrerait dans le rang, mais surtout, se retrouverait face à une industrie bien plus armée sur tous les sujets. C'est donc un scénario très peu envisageable. Toutefois, il y a plus préoccupant pour le camp de l'électrique "pur jus". L'hydrogène, que nous évoquons de plus en plus souvent, malgré son coût, risque bien de créer une concurrence importante dans les nouvelles énergies. Ce gaz non polluent pourrait d'abord couper l'herbe sous le pied de l'électricité non seulement pour le train, mais aussi les poids lourds et utilitaires, des segments majeurs pour l'industrie. Et même pour l'automobile, c'est une sorte de bombe H concurrentielle même plus à retardement qui surgit dans un paysage où les carburants seront inéluctablement diversifiés dans un futur plus ou moins proche. Les équipes de Tesla, si elles avaient des pistes pour, plus de 40 ans après ses premiers pas, donner au Lithium-Ion une recharge enfin accélérée, ne se seraient pas privées de le faire savoir. En outre, si son coût diminue pour Tesla, il se réduira aussi pour les autres, hybrides inclus. Elon Musk a su faire redescendre sur terre ses fusées. Il vient d'en faire autant pour bon nombre d'esprits remplis de fantasmes… D'ailleurs, son cours à la bourse a lui aussi descendu quelques marches.

* Ce que vient d'affirmer ou de confirmer sur Europe1 Laurent Hecquet, directeur de l'Observatoire des experts de la mobilité.

** Qui peuvent être rechargées avec notamment une prise de courant spécifique installée au domicile de l'utilisateur et d'autres prises extérieures.

 

Tag(s) : #- A LA UNE, #- Auto - Mobilités
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