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Une fois de plus, se retrouvent mélangées les conséquences de la crise provoquée par le virus et une situation qui aurait peut-être pu (sans certitude) et dû être corrigée il y a un quart de siècle. Trop tard…

- DVSM, 29 juin 2020. Pour qu'un commerce vive, en ville comme ailleurs, il lui faut des clients. Si au cours des 30 dernières années, les zones commerciales périphériques ont multiplié leurs atouts attractifs, force est de constater que les quartiers intra-urbains n'ont en revanche fait que perdre progressivement les éléments attirant les consommateurs. Le principal facteur de cette perte d'attractivité s'est résumé, pour essentiel catalyseur, à une évolution purement démographique. Il n'y avait guère d'alternative, avec une population s'accroissant fortement, dans le sillage du baby-boom, et aucun autre choix pour les jeunes générations d'aller vers les périphéries trouver les résidences principales dont elles avaient besoin. Progressivement, dans la plupart des villes grandes et moyennes, les effectifs de la population résident depuis désormais des années pour 60 à 70% dans la péri-urbanité.

Toutefois, deux éléments stratégiques auraient pu corriger une migration puissante et parfaitement constatée du commerce. D'une part, il aurait été possible de procéder comme avec les zones d'activités dans lesquelles les entreprises bénéficiaient de commodités (années sans charges, aides d'implantations) pour favoriser l'emploi. Suggérées dans nos colonnes*, ce genre d'initiatives avait provoqué quelques moqueries en "hauts lieux", preuve que le travail du commerce n'avait pas la même valeur que celui qualifié d'industriel. D'autre part, des élus ayant un sens même modeste de la perception de l'avenir auraient bien manœuvré s'ils avaient tout fait pour attirer les "grosses locomotives" de la distribution au sein des villes, ce qui peut paraître osé, ou même sacrilège. Pourtant, à Nevers-58 (ce n'est qu'un exemple**) si le magasin Carrefour situé sur la commune de Marzy (périphérie) avait été édifié à la place de la grande caserne (aujourd'hui déserte, et quitte à déplacer la caserne vers Marzy…), tous les habitants de la zone de chalandise viendraient "dans" Nevers pour leurs approvisionnements. Avec des nuances ou des différences, les évolutions au cours des décennies récentes ont été très comparables pour des centaines de villes. Il est aujourd'hui bien trop tard pour rattraper les clients partis. Les habitudes sont verrouillées. Dans mille et une petites ou moyennes métropoles, les zones commerciales se sont consolidées. Elles offrent de l'accès facile et gratuit (parking), du shopping au chaud et au sec (galeries), des amplitudes horaires, un vaste choix de produits et de services. Ce qui est fait est fait, ce qui est raté est raté.

 

Il reste qu'en cette période de repli de l'épidémie, la rupture brutale de l'activité du commerce donne à celui-ci autant de justification pour bénéficier du coup de main nécessaire à lui faire reprendre son souffle. Ce qui peut contribuer à réactiver ce qui "tournait" dans des conditions les moins acrobatiques possibles. Mais sans attendre des gestes possibles de quoi amorcer la renaissance d'un centre-ville en pleine effervescence commerciale.

 

* A l'époque, notre titre n'était pas encore "DVSM", mais Vente Numérique et Multimédia…

** Ville du centre du pays, et qui avait fait l'objet d'un dossier de DVSM il y a quelques années, avec en particulier le cas d'un petit centre commercial édifié depuis peu au cœur de cette belle cité riche d'histoire, (en lieu et place d'un hôpital lui-même déplacé en périphérie) et où une sorte de record était battu, avec pratiquement aucune cellule occupée dans ses galeries. (Mais avec, quelle largesse, une heure de stationnement gratuit, pour des clients dès lors invités à ne pas trop traîner dans les rayons)

 

 

Tag(s) : #- A la Une, #- TOUT LE COMMERCE
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