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C'est un monde à l'envers, allant vers on ne sait plus quel destin. Le pétrole fait mine de rentrer dans sa coquille, les producteurs font mauvaise mine et pourtant, ce n'est pas le seul paradoxe de notre époque.

- DVSM, 21 avril 2020. Le cours du baril, brut, brent, WTI, entre consommateurs, tout le monde s'en moque. Ce qui va remplir les réservoirs et vider les comptes en banques a bien plus d'importance. La chute dans le négatif de la cote de ce bidon de 159 litres et quelques gouttes a cependant fait le tour de toutes les gazettes. Et au feu rouge, attendant que le vert l'emporte, qui n'aurait songé à cette station-service où, après avoir fait le plein, une petite somme rondelette aurait été à recevoir à une caisse fonctionnant subitement à l'envers. "Ma caisse consomme un peu beaucoup, tant mieux, ça me rapporte", s'exclameraient les propriétaires de grosses cylindrée. Et imaginez la colère des gogos qui se seraient fait refiler des voitures électriques ! Là s'achève le rêve. Mais pas le paradoxe.

En effet, si le brut vient de s'effondrer sous l'impact de la déconsommation provoquée par l'épidémie virale, sa promenade dans le négatif n'est pas la seule à avoir fait rêver. Avant même que le moindre micro-organisme pathogène ne s'empare de la vie de la planète, il y avait déjà depuis plusieurs saisons ce refrain devenant même rengaine à propos des taux d'intérêts... négatifs. Et quel acheteur d'appartement ou de pavillon ne s'est pris à rêver d'un banquier qui aurait précisé à ce client emprunteur qu'aucun organisme de prêt ne pouvait cependant lui verser mensuellement plus que l'équivalent du tiers de ses revenus ! Désolé, il faut se réveiller.

Car, hélas, tous ces cours effondrés, ces passages dans le moins en principe arithmétiquement impossibles, ne se traduisent pas par la moindre gratuité. Et déjà, s'élèvent des voix qui se croient rassurantes : "les cours du brut remonteront avec le déconfinement et la fin de la pandémie". Et d'ajouter que dans le cas contraire, cela mettrait sous la contrainte les pays producteurs. Cela fait au moins quatre décennies que ces pays producteurs ont mis sous la contrainte l'ensemble du monde occidental. Qui oserait affirmer qu'après avoir murmuré un discret "à chacun son tour", il ne prie pas les dieux de l'huile de roche pour qu'au contraire, les cours remontent le moins vite possible, ne serait-ce que pour permettre les chalands dans la distribution, et les citoyens face aux services les plus divers, puissent consommer le plus possible, donnant aussi du travail au plus grand nombre. Car, ne l'oublions pas, ces contraintes tarifaires longuement vécues sur les matières premières ont été les principales génératrices des chômages de masse. Et qui aurait déjà oublié ce qui fut le déclencheur de la crise des gilets jaunes ? Certains individus sont persuadés qu'il aurait été préférable que les consommateurs consacrent moins de leur ressources pour se déplacer (souvent domicile- travail) et plus pour s'offrir davantage d'autres produits, alimentaires, pour l'équipement de la maison, biens culturels et de loisirs, etc. Ont-ils tort ? 

 

 

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