Comme l'ont souligné tous les spécialistes, c'est la télévision et les droits de retransmission qui font vivre le ballon rond. Et, dans une continuité limpide, le marché des téléviseurs et de quelques services et accessoires…
- DVSM, 29 avril 2020. Dans les recettes du foot, les spectateurs dans les stades ne pèsent pas grand-chose. Leur principale utilité est probablement située dans l'apport d'une ambiance, un fond sonore a priori indispensable pour toute diffusion via la petite lucarne, devenue le bel écran plat du salon. Les exclamations des amateurs sur les gradins sont comme la musique qui sert de cadre à toute scène cinématographique. Pour la saison en cours, le gouvernement vient de trancher. Finis, les matches, plus de souci d'ambiance. Ce qui résonne un peu comme la sentence rendue par un tribunal qui aurait eu la main plus lourde qu'attendu, allant bien au-delà des réquisitions de l'avocat général. Mais au moins, les choses sont claires pour les diffuseurs, dont le groupe Canal. Il n'y a plus aucune raison d'envisager de payer des droits pour des matches qui n'existent pas. Au-delà de cette conclusion (qui ne passera pas forcément sans quelques soubresauts) une véritable question peut désormais être posée. Est-il possible de concevoir un football ne se disputant plus qu'à huis clos…? Ce qui impliquerait de concevoir un modèle inédit pour ce qui entoure ce sport, dont l'importante activité économique articulée autour des supporters, mais aurait aussi l'avantage de tirer un trait sur les problèmes que peuvent poser les rencontres telles qu'on les connaît, à commencer par la contagion, mais aussi les mouvements de foules et phénomènes de hooliganisme, les risques liés au terrorisme (on a frôlé un surcroît de catastrophe un certain 13 novembre), ou plus simplement les défis de la logistique. Un sujet très complexe à imaginer, mais qui peut aussi être le point de départ à des formules intermédiaires. Au fait, peut-on être totalement certain qu'au-delà du mois d'août prochain, tout sera si bien évacué côté pandémie que le foot d'hier pourra recommencer sans aucun autre aménagement…? Ou faut-il déjà considérer ce que pourrait être la saison prochaine, si par malheur, un certain virus se faisait plus coriace que prévu...?